LE PAVE DANS LA MARE D'ANDRE FLAJOLET MAIRE DE SAINT VENANT

André Flajolet sur sa page Facebook nous livre son analyse sur les résultats des dernières élections législatives pour notre territoire. Pas de langue de bois, mais le courage lucide pour désigner du doigt les responsabilités d'élus sans envergure

ANDRE FLAJOLET MAIRE DE SAINT VENANT (Photo TdNM)

"Le territoire de la CABBALR sera représenté, pour l’essentiel de son espace, par trois députés RN après un résultat politique détonnant.

La députée sortante, qui n’était pas en odeur de sainteté auprès de l’exécutif local vu son franc parler économique et sa position sur Bridgestone, n’a pas remonté son handicap : le leader local LR, atone et aphone depuis qu’il a eu ses hochets de pouvoir est resté aux abris après avoir écarté son poulain ; le sursaut tardif de l’UDI local après des marchandages futiles et inutiles n’a pas eu l’effet escompté sur le deuxième tour ; la réapparition pour un petit tour de piste mortifère d’un représentant d’une chapelle de gauche a contribué à discréditer la gauche en perdition qui n’a pas appréhendé les mutations sociétales. Sa présence au premier tour qualifiait mécaniquement le RN pour le second tour.

Avec des enjeux majeurs et un soutien du pouvoir régional, tant pour notre territoire que pour le pôle métropolitain, notre intercommunalité méritait une présence politique de cohérence et de vérité : la désaffection citoyenne nous rappelle ainsi l’urgence d’un projet de territoire lisible, audacieux et partagé ; une partie du Bas Pays avait redit son attachement à la majorité sortante, une autre partie, par son vote protestataire, a dit son impatience au moins, sa déception surtout devant aussi peu de démocratie participative et de reconnaissance des territoires, de tous les territoires.

Il est temps de mettre fin au pouvoir pyramidal d’un camp ou d’un clan pour revenir à l’esprit de la loi de décentralisation, aux fondamentaux du vivre ensemble communautaire comme le rappelle le rapport de la Chambre régionale des Comptes car l’intercommunalité reste à construire dans ses réalités structurelles complexes.

Le vote du 19 juin marque un « stop » évident que le citoyen a exprimé dans l’abstention ou dans des votes de contestation globale. C’était le lendemain de la commémoration de l’appel du 18 juin qui reste à réactualiser dans un pays qui doute, se cherche et se révolte, dans une intercommunalité qui reste à écrire et à construire."

André Flajolet