Hier comme aujourd'hui, l'agglo de Béthune-Bruay a été incapable de trouver une solution pour créer une aire de "Grand Passage", comme la loi le lui demandait. L'État s'est substitué aux élus impuissants pour imposer sa solution. Au-delà du discrédit d'un personnel politique, c'est un affaiblissement dangereux de la démocratie locale. Et une sérieuse inquiétude pour notre avenir.
L'AVENIR SE CONSTRUIT SUR DES BASES SOLIDES ET NON DES OPÉRATIONS ÉPHÉMÈRES
Cette incapacité n'est pas une fatalité structurelle mais conjoncturelle, liée à l'arrivée d'Olivier Gacquerre à la tête de l'agglo Béthune-Bruay. Un artéfact fondé sur des ralliements contre nature, à l'odeur d'assiettes de lentilles.
L'agglo sera confronté à d'autres choix qui nécessiteront des arbitrages courageux notamment si elle veut construire un projet de territoire qui ne soit pas une liste d'opérations de prestiges, hors sol par rapport aux exigences d'un développement durable. Son immobilisme actuel contraste avec le dynamisme d'autres territoires comme celui de Lens Liévin, du Boulonnais, voire du Calaisis.
Ce qui nécessite une volonté politique forte portée par une majorité cohérente, et non faite de bric et de broc politiciens. Une armée de colonels de postes de vice-présidents, se partageant le gateau des impôts locaux dans un contexte de magouilles politiciennes. Interdire des candidat de droite contre Michel Dagbert, dont le fils soutient Olivier Gacquerre, ou encourager la division de la droite contre le maire de Lacouture qui a permis par son élection comme président (par un lamentable marchandage de poste et non de projets), pour favoriser leurs réélections comme conseillers départementaux.
Prenons garde qu'Olivier Gacquerre comme à Béthune ne réduise la politique communautaire à une succession d'animations plus ou moins festives.
LES JEUX SONT_ILS FAITS ?
La préfecture du Pas-de-Calais a confirmé samedi avoir « retenu la proposition d’un site situé sur Houdain » pour accueillir cette aire de grand passage pour les gens du voyage. Une décision qui intervient malgré la mobilisation d’élus et de riverains, qui ont manifesté à deux reprises contre ce projet.
Un communiqué "politicien" pour éviter de froisser les "édiles" de l'agglo dont son impuissant président, caché sous les jupons de la sous-préfète, depuis longtemps.
Une communication qui interpelle car laissant entendre qu'en catimini les choses ont bien avancé. La démocratie sans le peuple en quelque sorte.
UN SCANDALEUX MÉPRIS DES CITOYENS
Alors que simultanément une manifestation citoyenne se déroulait contre ce choix d'une aire de Grand'Passage à Houdain, et que l'État proposait au collectif d'organiser une réunion de concertation en sous-préfecture de Béthune.
La réunion se résumera à une confirmation hypocrite du choix préfectoral, avec la bénédiction du président de l'agglo, sortant courageusement des jupons de la sous-préfète. Une tromperie pas très glorieuse.
Un coup dur pour le collectif visiblement dupé par cette fausse concertation. Le dossier est bien avancé et nos manifestants ont été roulés dans la farine.
Comments