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En banlieue parisienne, la plupart des lycées sont des établissements de relégation. Le premier problème est celui de la mixité territoriale : il n’y a pas de brassage. Dans mes classes de Première, par exemple, tous les élèves sont d’origine immigrée. Ils se sentent oubliés, abandonnés par la République et, en réaction, ils se jettent dans le salafisme. Ils sont en quête de sens et ils le trouvent dans cette religion englobante, qui a réponse à tout, ou presque. Les Frères musulmans font du prosélytisme, certaines municipalités s’avèrent complaisantes. Et la conversion à l’islam est facile, rapide. Résultat ? Depuis une dizaine d’années, l’école, qui est le reflet de la société, est devenue perméable à cette fièvre religieuse. L’abaya – un voile couvrant l’ensemble du corps, à l’exception du visage, des mains et des pieds – y a fait son apparition. Les jeunes filles sont de plus en plus nombreuses à s’en vêtir et même, parfois, à enfiler cagoules et gants, à la saoudienne, à la sortie de l’établissement. Ces tenues n’existaient pas il y a quinze ans.
Au quotidien, comment se traduit cette percée islamiste ?
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