Michel Delebarre, ancien ministre socialiste et ancien maire de Dunkerque, est mort

Michel Delebarre s'était peu à peu retiré de la vie publique après sa défaite aux municipales de 2014 (Photo TdNM)

L’homme, qui a été député et maire de Dunkerque pendant vingt-cinq ans, avait fait ses armes en politique au côté de Pierre Mauroy. Agé de 75 ans, il est mort à Lille, où il était depuis plusieurs mois accueilli dans un Ehpad.

Michel Delebarre en 2010 (Photo TdNM)

Michel Delebarre, ancien ministre socialiste, bras droit de Pierre Mauroy, député et maire de Dunkerque pendant vingt-cinq ans, est mort, a-t-on appris, samedi 9 avril. Il était âgé de 75 ans. Maire de Dunkerque pendant vingt-cinq ans, M. Delebarre avait aussi été sept fois ministre, au cours des deux septennats de François Mitterrand, et sénateur.

« Michel Delebarre nous a quittés ce matin (…) aura mené de nombreux projets qui marquent encore notre quotidien », a annoncé le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, sur son compte Facebook, confirmant une information de La Voix du Nord.

« Au gré de sa longue carrière, qui l’aura amené à devenir ministre de la République, il aura su tisser un lien de confiance et d’estime réciproque avec les Dunkerquois. En sa mémoire, les drapeaux de Dunkerque seront mis en berne », a-t-il ajouté.

La maire socialiste de Lille, Martine Aubry, lui a rendu hommage :

Ce « grand serviteur de l’Etat » et « farouche décentralisateur », « conjuguait ses éminentes compétences avec une inépuisable chaleur humaine », a aussi réagi François Hollande, saluant sur Twitter un « authentique social-démocrate européen ».

Michel Delebarre est mort à Lille, où il était depuis plusieurs mois accueilli dans un Ehpad, « très affaibli », notamment par un grave diabète, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) le sénateur socialiste du Nord, Patrick Kanner.

Sénateur, député, maire, ministre

Né à Bailleul (Nord) le 27 avril 1946, il fait son entrée en politique au côté de Pierre Mauroy, dont il a été le directeur de cabinet à la mairie de Lille puis à Matignon, avant d’être nommé ministre du travail en 1984 à l’arrivée de Laurent Fabius comme premier ministre.

Il enchaîne avec six autres portefeuilles ministériels jusqu’en 1993 : affaires sociales et emploi, transports, équipement, ou encore le premier ministère de la ville, sous Michel Rocard.

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MICHEL DELEBARRE ET BÉTHUNE

Jacques Mellick et Michel Delebarre se rencontrent fréquemment notamment dans la cité de Buridan

C'est à lui que le doit les travaux d'utilité collective (TUC). Un contrat aidé créé en France en 1984 et abrogé en 1990 lors de l'introduction du Contrat Emploi Solidarité. La ville de Béthune a été la première commune de France a souscrire ce type de contrat.

Michel Delebarre était aussi un béthunois de cœur. Il y passait régulièrement ses vacances où ses grands-parents tenaient une patisserie.

Jacques Mellick a été ministre délégué à la Mer auprès de Michel Delebarre quand celui-ci était ministre de l'Équipement, et Jean-Pierre Chruszez membre de son cabinet comme chargé de mission auprès du du ministre.

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Maire de Dunkerque de 1989 à 2014, il a été député une douzaine d’années, et président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais de 1998 à 2001. Il a également eu des responsabilités au sein de l’Union européenne, en tant que président du Comité des régions, organe consultatif regroupant les collectivités territoriales de l’Union européenne, entre 2006 et 2008.

Ce diplômé de géographie avait été mis en examen en janvier 1997 dans l’affaire des écoutes de l’Elysée, en tant que directeur de cabinet de Pierre Mauroy et à ce titre responsable du groupement interministériel de contrôle (GIC), chargé des « interceptions de sécurité ». L’ancien ministre avait reconnu dans ce cadre avoir autorisé certaines écoutes illégales. Il avait été condamné en 2005, mais dispensé de peine.