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Martine Aubry : « Tout ce que défend Zemmour va à l’encontre de l’ADN de Lille et même du Nord »



PHOTO TdNM




Pour la maire socialiste de Lille, la place occupée par Éric Zemmour dans le débat public signe l’échec du politique. Profondément choquée, elle plaide pour le retour de la vraie politique, celle qui oppose projet de société contre projet de société dans le respect de l’adversaire.



Le candidat d’extrême-droite à l’élection présidentielle Éric Zemmour sera à Lille samedi 5 février pour un meeting au Grand Palais. En réaction à sa venue, Martine Aubry appelle à rejoindre le rassemblement contre l'extrême-droite qui aura lieu le même jour à 11 heures place de la République.

Pour le maire de Lille, Éric Zemmour n’est pas le bienvenu ;

« Mais il vient à Lille et c’est normal. Contrairement à ce qu’il dit, parce qu’il se victimise, il n’a jamais été question de l’empêcher de venir. D’ailleurs, même si on le voulait, on ne le pourrait pas juridiquement. La liberté d’expression prévoit qu’il puisse s’exprimer dans le respect des règles de la République - même s’il ne les a pas toujours respectées puisqu’il a déjà été condamné plusieurs fois par la justice(1). Mais s’il a le droit de s’exprimer à Lille, nous avons le droit de dire tout haut notre opposition à ses thèses et à ses propos[…] Il n’est pas le bienvenu parce que nous sommes une terre d’accueil, de tolérance et de vivre-ensemble et parce qu’il va tenir des propos contraires à l’ADN très largement majoritaire de notre ville et de son histoire. Mais nous ferons en sorte que les deux évènements cohabitent pacifiquement. » explique-t-elle à la presse.


Une des rare élu à prendre clairement parti, le maire de Lille ne craint pas les conséquences de son appel, notamment échauffourées :

« Il n’y aura pas d’échauffourées pour ceux qui viennent à notre manifestation. Il y en aura très certainement avec les antifas qui, eux, manifestent porte de Paris et iront vers le Grand Palais. Partout où Zemmour va, les anarchistes et les antifas manifestent. Eux se sont donné rendez-vous à 13 heures porte de Paris. J’ai écrit le Petit dictionnaire pour lutter contre l’extrême-droite (2) en 1995. À l’époque, j’en ai pris plein la gueule parce que personne ne s’exprimait directement sur ce sujet. Ça a quand même été l’un des combats majeurs de ma vie. Quand je vois qu’aujourd’hui plus personne ne réagit… Rappelez-vous de la grande manifestation contre le Front national à Paris, place de la République, en 2002. On était restés cinq ou six heures sans bouger tellement on était nombreux. Aujourd’hui, on peut entendre des horreurs, plus personne ne réagit. À un moment donné, il faut dire que tout cela n’est pas acceptable dans une démocratie ! Le sujet de cette manifestation, ce n’est pas qu’il y ait 3 000 personnes. C’est simplement d’avoir une parole forte et dire que tout ce que défend Zemmour va à l’encontre de l’ADN de Lille et même du Nord.



(1) Notamment pour « provocation à la haine et à la violence » et « injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur origine ». (2) Avec le politologue Olivier Duhamel, éditions Seuil


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