Avocat en droit social, connu pour avoir défendu les Samsonite, Continental, Goodyear, 3 Suisses ou encore Whirlpool (entre autres), Fiodor Rilov était ce jeudi midi devant les grilles de l’usine Bridgestone de Béthune, où des voix discordantes commencent à se faire entendre.
« L’avocat rouge », comme il est parfois surnommé, prompt à dénoncer la « dislocation du code du travail » et le « fatalisme des syndicats » était devant l’usine béthunoise ce jeudi midi. Fiodor Rilov connaît bien les usines de pneumatiques pour avoir défendu les salariés de Goodyear en 2008 et de Continental en 2013.
Pourquoi est-il là?
« J’ai été appelé par certains salariés qui veulent suspendre le plan de licenciement et veulent lancer une action judiciaire dans ce but », explique l’avocat posté aux grilles. Ce dernier a déjà rencontré une partie des salariés, une cinquantaine selon lui, la semaine dernière pour expliquer sa possible action. Ce jeudi, il martelait encore que « Bridgestone est une multinationale qui a fait trois milliards de bénéfices en 2019, pas loin de quatre milliards en 2018. Elle n’a aucun motif valable pour fermer cette usine. C’est un scandale de vouloir abattre cet outil industriel ».
« Les affranchis de Bridgestone »
Mais qui sont ces salariés qui ont fait appel à Fiodor Rilov, alors que l’intersyndicale de l’entreprise a déjà un avocat en la personne de Me Stéphane Ducrocq ?
« On trouve que depuis l’annonce de la fermeture, ça ne bouge pas beaucoup. Qu’il y a aussi un manque de communication de l’intersyndicale. On a l’impression que personne ne se bat vraiment. Nous, on ne veut pas attendre qu’il soit trop tard, et on ira jusqu’au bout », explique David D’Hornes, salarié depuis 22 ans, ancien représentant syndical CGT en passe de devenir le président d’une association en cours de création baptisée « Les Affranchis de Bridgestone ».
« La meilleure manière de forcer la direction de Bridgestone à relancer la production, c’est de créer un rapport de force et bloquer la fermeture. Ça passe donc par un jugement qui bloque cette fermeture », reprend Fiodior Rilov prêt à engager une action avec « un, deux, cinquante ou plus de salariés s’ils le veulent, en leur nom. »
UNE DÉCISION QUI INTERPELLE
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