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Photo du rédacteurTERRES DU NORD MATIN

LE REGARD LUCIDE DE GRAND CORPS MALADE SUR LA VILLE DE BÉTHUNE

Certaines villes se font critiquer par des artistes. C'est pas nouveau (1) et c'est bien. Parce que leurs regards sont souvent porteur de vérité et il faut prendre en compte leurs messages. Au-lieu de jouer à l'autruche ou de défendre au mieux, une réalité fantasmée, ou le maire de Béthune au pire.


Ephémère: Grand Corps Malade, Ben Mazué & Gaël Faye. Date de Sortie : 16/09/2022


ÉPHÉMÈRE


C'est l'une des surprises artistiques de l'année 2022. Trois artistes masculins aux horizons artistiques différents se réunissent le temps d'un album : Grand Corps Malade, Gaël Faye et Ben Mazué. Ils ont publié l'album Éphémère le vendredi 16 septembre. L'idée de cette collaboration est née durant la crise sanitaire du Covid-19, à la fin de l'année 2020.

Le défi derrière cet album pour les trois artistes ? Se retrouver et vivre ensemble pendant une semaine dans une maison du sud de la France.

L'album est composé de sept titres remplis d'originalité, comme le cinquième morceau "Qui a kidnappé Benjamin Biolay ?". Une histoire de rêves et de Victoire de la musique…


BÉTHUNE, DANS LE REGARD D'UN ARTISTE



Alfred de Musset, dans la Nuit de mai : «Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.»



Un projet que les trois potes évoquent comme « une dinguitude » née d’un échange de SMS. Ils en glissent une capture d’écran dans un petit livre sorti en même temps. Extrait : Ben Mazué suggère de trouver « un endroit joli et inspirant, tu vas me dire : c’est pas forcément dans les endroits les plus jolis que sont sorties les plus belles chansons. » Il cite Detroit, Liverpool... Suggère « Retrouvons-nous à Saint-Étienne ». Et Grand Corps Malade de répondre : « J’avais pensé à Béthune... »


Ce n'est ni une plaisanterie ni une boutade mais la vision de Béthune au travers le regard d'un artiste. Au lieu de jouer les vierges effarouchées, les "patriotes offusqués" ou autres défenseurs de la vingt-quatrième heure, interrogeons humblement ce qui pousse et provoque un tel jugement.


UN JUGEMENT TOTALEMENT FONDÉ


Pierre Bourdieu disait souvent que ce qui compte dans la détermination des jugements et autres comportements, ce n'est pas la réalité mais la percetion de cette réalité. En d'autres termes "l'image" de Béthune n'est pas très flatteuse". Le comportement du maire y contribue fortement comme celui du "couteau suisse"de la connerie municipale, alias monsieur le premier adjoint. Les lecteurs de notre journal en savent quelque chose.


On s'habitue rapidement à la médiocrité, et le Béthune déclinant d'Olivier Gacquerre n'a rien à voir avec le Béthune rayonnant de Jacques Mellick. On peut regretter un passé glorieux mais pas jeter aux orties la critique quand celle-ci est fondée. Et le drame pour la cité de Buridan est que la perception de la commune correspond bien à sa réalité ! Béthune décline dans la tritesse masquée par les feux d'artifices municipaux.


Grand Corps Malade a une fois de plus vu juste.


(1) Hier Artur Rimbaud et Charleville-Mézière, plus récemment Michel Houellebec et Niort, etc.



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