ON NE COMBAT PAS L'IMBÉCILITÉ PAR L'IMBÉCILITÉ
- TERRES DU NORD MATIN
- 8 nov. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 nov. 2020
Le maire Ludovic Pajot de Bruay-la-Buissière (Rassemblement national) a annoncé la "démutualisation" entre la ville de Bruay-La-Buissière et le SIVOM du Bruaysis (syndicat intercommunal à vocation multiple), qui regroupe 26 communes. Une mutualisation qui concerne des services – c’est la raison d’être des SIVOM –, des locaux et trente agents.

LA MUTUALISATION, C'EST QUOI ?
Dans le contexte actuel de tension sur les finances publiques et de recherche d’amélioration de la qualité du service public, nombreux sont les élus à s'intéresser à la démarche. « Mutualisation des services », de quoi parlons-nous ? En fait, il s’agit de la mise en commun, temporaire ou pérenne, de ressources humaines et logistiques[. Moins rigide qu’un transfert ou qu’une délégation de compétence(s), la mise en commun des services permet la coexistence de personnels aux employeurs différents au sein d’un même service jusqu'à la fusion de service. La mutualisation peut être « ascendante » (d’une commune vers un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) par exemple) ou transversale ou encore infracommunautaire (les départements entre eux). Elle peut concerner une direction, des services opérationnels (routes, ordures ménagères), des services fonctionnels (juridique, informatique, etc.), ou encore administratifs (ressources humaines, finances…).
les objectifs visés :
- renforcer l’efficience des administrations en décloisonnant les services et allouer les ressources humaines là où elles sont le plus nécessaires ;
- réaliser des économies d’échelle en supprimant les doublons.
Pourquoi cette décision du maire de Bruay de détricoter une mutualisation dont l'efficacité est prouvée? D'autant plus que la démutualisation va générer un surcout de dépense globalement de l'ordre d'un petit million d'euros ! Pourquoi jeter l'argent par les fenêtres ?
L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊST
Ludovic Pajot argumente qu'il souhaite disposer d'un Directeur Général des Services (DGS) à temp complet. Celui-ci partage actuellement son temps avec la direction du SIVOM du Bruaysis. Rien de plus simple que de résoudre ce faux problème en nommant un DGS supplémentaire. Point barre.
Cette louable volonté de limiter les cumuls des emplois pour les fonctionnaires devrait logiquement s'étendre aux élus ( maire-président d'agglo, maire-conseiller départemental-président de structure intercommunale, etc. ...)
Pourquoi alors vouloir aller vers le divorce, et vouloir même reprendre la compétence espace vert ?

La ville de Bruay aurait d'ailleurs, bizarrement, son propre service d'espace vert ... Supprimer monsieur le maire ce doublon, en affectant les agents de ce service à une politique prioritaire? Comme la sécurité de la commune qui en a bien besoin. Au regard des agressions et autres "incivilités" qui perturbent sérieusement le vivre ensemble dans la ville. Comme encore dernièrement ces nouvelles dégradations rue Augustin-Flament.
Mutez-les comme Agents de Surveillance de la Voie Publique (ASVP) et après formation à la police municipale. Un service auto-financé !
Ne tournons pas autour du pot, ce ne sont pas des préoccupations de bonne gestion de la commune qui motivent cette décision des plus criticables. Alors quoi ?
UN POLITISATION IMBÉCILE !

Le divorce entre la ville de Bruay et le SIVOM du Bruaysis remonte à la désignation du président de cette structure, qui a vu, l’élection du maire de Camblain-Châtelain : Lelio Pedrini. Juste avant le vote, le maire de Bruay-la-Buissière, a interpellé l’assemblée, afin de redire qu’il n’était pas candidat à cette présidence, conscient que sa couleur politique pouvait déranger…
« Le Sivom ne doit pas être un lieu politique, précisait le maire de Bruay-la-Buissière. »

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