L’ancien maire d’Isbergues Jacques Napieraj est décédé ce dimanche 24 juillet. Il avait été édile de la commune pendant 43 ans jusqu’en 2020..Un homme engagé, bosseur, et à la gouaille inimitable
Les habitants d’Isbergues sont en deuil après la mort de Jacques Napieraj, dimanche 24 juillet, à l’âge de 72 ans. Il avait été maire d’Isbergues pendant 43 ans jusqu’en 2020. Figure politique du secteur, il a aussi été président de la communauté de communes Artois-Flandres jusqu’à la fusion avec l’agglomération de Béthune-Bruay. Les hommages des élus locaux du Pas-de-Calais se multiplient depuis l’annonce de son décès. « Elu conseiller général, il a porté à bout de bras le dossier de l'Economie Sociale et Solidaire qui lui tenait particulièrement à coeur. Faire entendre la voix d'une économie plus humaine, plus juste, lui allait si bien », peut-on lire sur la page Facebook du président du conseil départemental du Pas de Calais Jean Claude Leroy.
ISSU D'UN MILIEU TRES MODESTE
Jacques Napieraj était né le 30 décembre 1949, à Béthune, de parents polonais.
Quand, à l’âge de 9 ans, alors qu’il est assis sur les marches d’une maison de coron avec un copain, le père de ce dernier lui assène un « Dégage de là sale Polak », il comprend très vite qu’il devra se battre pour se faire une place dans la société.
« C’est ce coup de pied au cul qui m’a donné envie d’apprendre, d’agir, de devenir maire. Sans savoir, on ne peut pas agir », expliquait-il à la presse
Fils d’un milieu ultra-modeste, Jacques Napieraj a très vite compris que sa seule richesse, « c’était ce qu’il y avait dans la tête ». L’enfant de Berguette parvient à esquiver un destin de métallo tout tracé et devient prof de maths.
L’un des plus jeunes maires de France
Le 26 mars 1977, il est élu maire de Berguette. À 27 ans, il revêt pour la première fois l’écharpe tricolore. Il devient l’un des plus jeunes maires de France.
Pour augmenter les capacités financières de la commune, il propose la fusion avec Molinghem et Isbergues. Elle sera effective en 1995, après un référendum.
Le 2 février 1998, il succède à Roland Huguet à la mairie d’Isbergues.
Jacques Napieraj fut également conseiller général du canton de Norrent-Fontes de 2008 à 2015, engagé notamment dans l’économie sociale et solidaire ;
Du 28 décembre 2000 au 31décembre 2016 (date de la fusion des intercommunalités), il préside la communauté de communes Artois-Flandres.
En janvier 2020, il annonce qu’il ne briguera pas de huitième mandat. Il rendra son écharpe tricolore en mars 2020, suite aux élections municipales.
Isbergues n’a connu que deux maires en 55 ans : Roland Huguet puis Jacques Napieraj.
Maire pendant plus de 40 ans, il n’était jamais avare d’un bon mot ou d’un coup de sang dont lui seul avait le secret.
Quand on lui demandait quelle était sa plus grande fierté, il avait répondu avec humilité : « Tout est important, y compris les petits détails. J’ai le souvenir d’une dame qui m’avait engueulé parce qu’elle en avait marre d’être éclaboussée par les voitures quand elle marchait le long de la rue de l’Église-de-Berguette, pleine de nids-de-poule. Quand on l’a rénovée, j’étais fier du travail réalisé. Il y a aussi le centre culturel, je crois beaucoup en la culture pour permettre aux gens de s’en sortir. »
En 1974, il adhère à la SFIO (qui deviendra Parti socialiste).
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