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Photo du rédacteurTERRES DU NORD MATIN

Fabien Roussel : Et si c’était lui la véritable révélation de cette campagne présidentielle ?


LE NATIF DE BÉTHUNE : FABIEN ROUSSEL (Photo TdNM)

Menée à bas bruit mais en usant de sa jovialité naturelle, sa campagne de terrain commence à porter ses fruits. Elle vise d’abord à renouer avec ces milieux populaires, autrefois attachés au Parti communiste et, depuis, très largement captés par Marine Le Pen et son Rassemblement national. Lui se veut le porte-parole des exclus et, plus généralement, des Français en difficulté. Il n’a nullement l’obsession de bouter les immigrés hors de France. Il fut ainsi un des premiers, dans la campagne, à parler de pouvoir d’achat, tout en défendant les traditions gastronomiques. Le "wokisme" n’est pas sa tasse de thé. Il l’assume. Même si personne ne l’attendait, Fabien Roussel taille sa route et ne rate aucune occasion de se distinguer.


Fabien Roussel, la reconquête à petits pas

Première étape, l’élection présidentielle. Fabien Roussel ne laisse à personne le soin de relever le défi. Il part de très loin, d’autant que les récentes départementales et municipales ont encore vu s’effondrer quelques-uns des ultimes bastions. Au moins, l’éparpillement des forces de gauche n’est-elle pas à son désavantage. Lui veut être le porte-parole d’une gauche réaliste, pas d’une gauche moralisatrice. Son programme annonce une « France des jours heureux ». Ce qui signifie « l’humain et la planète d’abord », passe par un « grand plan de réindustrialisation », avec une ardente défense du nucléaire, tout en faisant de la jeunesse « une grande cause nationale ».

Celui qui s'est fait connaître du grand public en revendiquant le droit à manger de la viande et "à bien manger", a vigoureusement dénoncé le bilan d'Emmanuel Macron. "J'ai demandé à Macron de recruter des enseignants et des soignants, il m'a dit que c'est trop cher. Mais ce qui coûte cher c'est la théorie du ruissellement de Macron. Moi ce que je vous propose aujourd'hui c'est le Roussellement!"

Le Roussellement qui se traduirait par l'embauche et la formation de 90 000 enseignants, le Smic net à 1500 euros mensuels, la semaine des 32 heures, et "non pas seulement le rétablissement de l'impôt sur la fortune mais son triplement".



Une sereine quête de parrainages

Pas à pas, Fabien Roussel fait ainsi entendre sa petite musique. Sans ménager sa peine et en répondant à toutes les sollicitations, sur le terrain, comme il se doit. Les parrainages ne l’inquiètent pas trop. Pas davantage ceux qui, telle la jeune députée Elsa Faucillon, s’inquiètent de sa connivence avec les adeptes d’un certain intégrisme laïque. Car les militants commencent à retrouver le moral. Sans oublier que ce qui se fait là doit aussi porter ses fruits lors des législatives qui suivront. Avec Fabien Roussel, le vote communiste redeviendrait-il, à gauche, un vote de raison ? En tout cas, s’il ne refuse pas les ralliements, il ne négocie rien. Arnaud Montebourg l’a constaté.


C’est le parti qui importe.


C’est le parti qui importe. (Photo TdNM)

D’ailleurs, les sondages lui donnent quelques raisons de rêver. Au sein d’une gauche affaiblie, le député du Nord fait parler de lui et passe parfois devant la candidate socialiste Anne Hidalgo dans les sondages, sans dépasser toutefois les 4 %. Ce serait bien un spectaculaire renversement historique.


Dimanche 6 février, au palais des congrès marseillais, il s’agissait donc d’élargir, en mettant en valeur des soutiens hors les murs, et en tenant un discours très large, devant près de 4 000 personnes. Dans une gauche qui peine à s’affirmer, Fabien Roussel tire son épingle du jeu.


Son propos est simple : il n’est plus temps de se ranger derrière Jean-Luc Mélenchon et ses Insoumis. L’heure de la reconquête est venue pour le PCF du XXIe siècle, la pesante dépendance à l’égard de l’Union soviétique n’étant plus qu’un très lointain souvenir.


Communistes de père en fils

Fabien Roussel sait qu’il a entrepris là un travail au long cours. Car si sa notoriété est de fraîche date, son engagement politique ne date pas d’hier. Chez les Roussel, on est communistes de père en fils. Son père fut adjoint au maire, à Béthune (Pas-de-Calais). Et son prénom fut choisi en hommage au colonel Fabien, le résistant qui a donné son nom à la place où est érigé le siège du Parti communiste. C’est donc très logiquement que Fabien Roussel, après avoir fait ses débuts à l’Humanité, d’abord comme coursier, puis comme porteur de dépêches, avant de devenir journaliste à part entière, s’est lancé dans la politique active. Après plusieurs scrutins locaux, plus ou moins heureux, il se fait élire, en 2017, député de la 20e circonscription du Nord. Choisir le sortant, Alain Bocquet, comme suppléant, fut avisé. Un an plus tard, au congrès du parti, son « texte d’orientation » sort en tête : Fabien Roussel est élu secrétaire national.


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1 Comment


Hervé Bavencoffe
Hervé Bavencoffe
Feb 08, 2022

il avance à petits pas, avec sa petite musique . il a l'avenir devant lui .... je me souviens lors d'une interview, Georges Marchais excluant que le parti puisse être en dessous des 20% .

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