CE N'EST PAS UN POISSON D'AVRIL : oui pour le Tour des Flandres, non au Paris-Roubaix,
Dernière mise à jour : 18 janv. 2022
Le Tour des Flandres va se dérouler ce week-end en Belgique, alors que le Paris-Roubaix, l’autre classique flandrienne la plus célèbre, prévue le 11 avril prochain, a été reportée à l’automne. Pourquoi des décisions si différentes de part et d’autre de la frontière franco-belge ?
Non ce n’était pas un poisson d’avril : les organisateurs de Paris-Roubaix ont bien annoncé jeudi dernier, le 1er avril, le report de la reine des classiques pour la deuxième année consécutive. Sur décision de la Préfecture des Hauts-de-France. Raisons mis en avant : la dégradation de la situation sanitaire dans la région et l’annonce d’un troisième confinement à l’échelle du pays.
Alors que la Belgique connaît une situation sanitaire comparable, le pays a maintenu ses courses cyclistes. Pourtant son gouvernement a décidé un nouveau confinement, strict, il y a une semaine. Après un bond de plus de 40 % des contaminations. Les écoles sont fermées et il est interdit de se réunir à plus de quatre personnes à l’extérieur. Cyril Saugrain, ancien coureur cycliste professionnel français, commente depuis huit ans les courses cyclistes sur route en Belgique pour la RTBF. Questionné sur ce sujet, il nous répond, en bon connaisseur des mondes cyclistes français et belges.
La petite reine, la passion du plat pays
La passion pour le vélo qui anime les Belges n’a rien de comparable avec celle des Français pour ce sport. Il y a des milliers de coureurs cyclistes qui circulent tous les jours sur les mêmes routes en Belgique. Dans chaque village belge il y a un coureur cycliste. Vous n’avez pas en France un coureur cycliste dans chaque village. Cette passion commune rapproche les gens. Tout le monde se sent solidaire et intéressés. Sur le tour des Flandres, habituellement, il y a des champs aux bords du circuit qui sont loués pour accueillir des centaines de spectateurs qui vont passer leur journée sous des chapiteaux à regarder l’épreuve devant les écrans sauf lorsque les coureurs passent à côté de leur champs, ce qui arrive plusieurs fois, c’est la course qui veut ça. Il y a d’abord une vraie collaboration entre les organisateurs de la course et les instances politiques jusqu’aux élus locaux pour que ces courses aient lieu. Ensuite, autour d’un évènement comme le Tour des Flandres, la communication auprès du public ne se fait pas au niveau régional comme pour le Paris-Roubaix, mais au niveau national. Parce que la Belgique est un petit pays, sa superficie égale celle des Hauts-de-France : le message passe donc plus facilement. D’autant plus qu’il est relayé par toutes les associations vélo très nombreuses qui maille le territoire. Le Tour des Flandres, c’est un événement national, presque religieux pour la Belgique et encore plus pour les Flandres. Regardez ce qui s’est passé avec les trois jours de la Panne, l’épreuve cycliste qui prépare les coureurs au Tour des Flandres. L’épreuve a eu lieu le 24 mars dernier. D’habitude, il y a énormément de spectateurs à l’arrivée de cette course. Or pour cette 45ème édition, les Belges sont restés... devant leurs postes de télévision.
Une course plus facile à sécuriser
Le Tour des Flandres part d’Anvers et arrive à Audenarde. Soit une cinquantaine de kilomètres au total, alors que Paris-Roubaix c’est 280 kilomètres. Les secteurs pavés du Tour des Flandres sont traversés plusieurs fois par les coureurs et sont situés dans un secteur vallonné, donc difficile à atteindre pour le public et facile à sécuriser, par seulement quelques centaines de policiers.
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