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Photo du rédacteurTERRES DU NORD MATIN

BÉTHUNE : JEUNES AGRICULTEURS EN COLÈRE. MAIS QUID DE L'AGRICULTURE BIO DANS LE BÉTHUNOIS-BRUAYSIS ?

Dernière mise à jour : 24 mars 2022





Photo Jeune Chambre d'Agriculture (Capture d'écran TdNM)

Les Jeunes Agriculteurs Béthune Lens se sont mobilisés ce lundi pour exprimer leur ras-le-bol :


- hausse des charges de production

- projet de Zone de Non Traitement Les zones de non-traitement (ZNT) sont des distances réglementaires entre un champ et des habitations que les agriculteurs se doivent de respecter lorsqu’ils pulvérisent des produits phytosanitaires sur leurs cultures. Une distance qui peut varier de 3 à 20 mètres selon les situations.

- loi EGALIM (1). Qui fixe le cadre des relations entre la production agricole et la restauration collective publique. Nous développons ci-après car elle concerne la restauration collective du Sivom du Béthunois dont la gestion nous laisse souvent sur notre faim !


Photo Jeune Chambre d'Agriculture (Capture d'écran TdNM)

Ils ont mené une nouvelle action coup de poing lundi soir, à Béthune.


Pour symboliser leur mécontentement, les jeunes agriculteurs ont déversé de la terre et des déchets agricoles sous les fenêtres de la résidence de la sous-préfète de Béthune, place Yitzhak-Rabin.






(1)Qu’est ce que la loi EGalim ?



La loi EGalim, s’appelle en réalité “loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous”. Il s’agit d’une loi française de 2018 issue des États généraux de l’alimentation lancés en 2017.

La loi EGalim poursuit plusieurs objectifs :

·

  • Rémunérer justement les producteurs, pour leur permettre de vivre dignement de leur travail ;

  • Renforcer la qualité sanitaire, environnementale et nutritionnelle des produits alimentaires ;

  • Favoriser une alimentation saine, sûre et durable pour tous.

  • Renforcer les engagements sur le bien-être animal

  • Réduire l’utilisation du plastique dans le domaine alimentaire

Et concrètement, qu’est-ce que cela implique ? Voici quelques exemples de ce que change (ou va changer) cette loi dans le quotidien de chacun :


Ø Depuis le 1er janvier 2020, elle interdit certains ustensiles plastiques à usage unique comme les pailles, les touillettes, les assiettes par exemple.


Ø Dès le 1er janvier 2022, elle impose à la restauration collective publique de proposer au moins 50% de produits durables et de qualité dont au moins 20% de produits bio. Et lorsque l’on parle de produits durables qualité, il s’agit entre autres de produits bénéficiant :

  • de signes officiels de qualité comme les appellations d’origine protégée (AOP), le Label Rouge, l’indication géographique protégée (IGP) ou encore l’agriculture biologique

  • de mentions valorisantes (spécialité traditionnelle garantie, HVE, les produits fermiers…)

  • Les produits issus de la pêche maritime bénéficiant de l’écolabel Pêche durable


Ø Depuis 2019, la loi EGalim impose le relèvement de 10 % du seuil de revente à perte pour les denrées alimentaires et les produits destinés à l’alimentation des animaux de compagnie revendus en l’état aux consommateurs. Mais également l’encadrement des promotions en valeur. Il est désormais interdit de faire une promotion supérieure à 34% donc il n’est pas possible de proposer un produit offert pour un produit acheté. Le tout, dans le but de lutter contre le gaspillage alimentaire.


Ø Suspension de l’emploi du dioxyde de titane dans les produits alimentaires (E171) utilisé couramment dans les confiseries, les desserts, les crèmes glacées, les sauces d’assaisonnement ou encore les plats préparés.


Ø La loi EGalim a pour but de permettre également aux agriculteurs d’avoir un revenu digne en répartissant mieux la valeur. Et ce, en se basant sur l’inversion de la construction du prix : le contrat et le prix associé seront proposés par les agriculteurs, en prenant en compte les coûts de production. Ils pourront peser dans les négociations grâce à un regroupement en organisation de producteurs et au renforcement des interprofessions.


Ø D’ici 2025, les contenants plastiques de cuisson, réchauffe et service devront disparaître de la restauration scolaire.


 


Cette loi risque "d'écarter" des marchés publics de la restauration collective les agriculteurs locaux du Béthunois-Bruaysis. Sur le territoire de la CA Béthune Bruay, Artois Lys Romane, peu d'agriculteurs ont fait le choix de convertir leur exploitation, ou une partie, à l’agriculture biologique.

Elles sont au nombre de 23 en 2017 soit 3% des exploitations, et cumulent une surface de 148 hectares certifiés « agriculture biologique ».

Ces exploitations sont principalement tournées vers des productions végétales, notamment vers les céréales (pour 40 hectares), suivies des légumes frais (pour 36 hectares).


 



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