Depuis quatre ans, l’ex-président de l’Olympique de Marseille se battait contre un double cancer. Il est décédé à l'âge de 78 ans. Avec sa mèche en bataille sur un front crâneur, son menton de boxeur et son œil fiévreux, son sourire enjôleur et sa voix de bonimenteur, il avait la gueule de l’emploi. Voire, de tous les emplois ! De chanteur à ministre, de businessman à comédien, de dirigeant sportif à capitaine de yacht, de taulard à prince de la jet-set, en passant par patron de presse…
L'HOMME D'AFFAIRES
Bernard Tapie n’est plus. Cette fois-ci l'homme d'affaires aux multiples talents et activités(1) ne démentira pas l'annonce de sa mort. Il a succombé aux suites du cancer qu'on lui a découvert à l'automne 2017. L’homme d’affaires et ancien dirigeant de l’Olympique de Marseille pendant les années fastes du club, ayant notamment gagné la Ligue des champions en 1993, est décédé ce 3 octobre à l’âge de 78 ans. Né dans le 20e arrondissement de Paris, Bernard Tapie a grandi à la Courneuve et a multiplié les activités et les casquettes : Terraillon, Adidas, La Vie Claire, l'Olympique de Marseille, ou Wonder. Il fut également comédien, ministre de la ville à deux reprises, député, chanteur, détenteur du record de la traversé de l'Atlantique sur son bateau Le Phocéa. plus récemment son propre groupe Bernard Tapie et le groupe éponyme.
On retiendra également de Bernard Tapie son emission Ambitions diffusée sur TF1 en 1986 et 1987. Il se battait contre un cancer depuis plus de quatre années.
PROBLEMES JUDICIAIRES
Les dernières années de sa vie ont été marquées par une flopée d'affaires judiciaires et condamné à de la prison ferme pour « corruption » et « subornation de témoins » dans l’affaire du match truqué VA-OM. Sur ce dossier JPC l'avait rencontré pour évoquer l'affaire dans l'affaire, à savoir la subordination de temoin par Jacques Mellick et pour rédiger un chapitre complet sur ce sujet dans son livre "Histoires de Tricheurs", aux révèlations troublantes...
De même Bernard Tapie a été condamné pour « fraude fiscale » dans l’affaire du Phocéa, pour avoir bénéficié de sous-facturations de la société exploitant le yacht ou de dispenses de factures. Il avait également été condamné à de la prison avec sursis pour « abus de biens sociaux » dans l’affaire Testut, la société qu’il gérait, mais aussi pour « faux, usage et recel de faux, abus de confiance et de biens sociaux » dans l’affaire des comptes de l’OM. Il avait été condamné à rembourser les 404 millions d’euros indûment perçus dans le cadre de l’affaire Tapie-Crédit lyonnais.
En 2019, il avait finalement été relaxé après avoir été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » et « détournement de fonds publics » dans cette affaire d’arbitrage controversé qui avait alloué quelque 403 millions d’euros à Bernard Tapie.
En avril dernier, le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé la liquidation judiciaire des sociétés de Bernard Tapie, en rejetant son plan de remboursement des quelque 400 millions d’euros auquel il a été condamné dans l’affaire de l’arbitrage de son litige avec le Crédit Lyonnais. Depuis la mi-septembre, Bernard Tapie ne quittait presque plus sa chambre et ne se levait qu'avec grande difficulté de son lit. Un à un les soins qu'il a subi pour endiguer son cancer de l'estomac et de l'oesophage ont montré leurs limites.
Jusqu'au bout l'homme d'affaires aura montré un courage sans faille dans sa lutte contre la maladie. Il ne se plaignait pas et acceptait de tester des traitements expérimentaux tant pour lui que pour « faire avancer la science ». Bernard Tapie est mort entouré des siens, sa femme Dominique, ses quatre enfants, ses petits enfants et son arrière-petit-fils.
(1)Il aurait pu être soudeur ou mécano : Bernard Tapie est né en 1943 dans un milieu modeste, son père d’origine ariégeoise est ajusteur puis petit patron, au Blanc-Mesnil près de Paris. Il a vingt ans à l’époque des yé-yé. Déjà gonflé à bloc, il réussit à enregistrer un disque et se lancer dans la chanson. Mais « Bernard Tapy » ne rencontre pas (encore) le succès. Du coup, il se lance dans la vente de postes de télévision.
Son bagout fait merveille, en quelques années il ouvre son propre magasin, qu’il revend. En 1974, il lance « Cœur assistance » avec le gersois Maurice Mességué : un boîtier portable pour les cardiaques qui leur permet de biper une ambulance en cas de pépin. Futé, mais illégal : l’ordre des médecins le fait condamner. Qu’importe, il sait qu’il est fait pour les affaires. Qui auront toujours une petite odeur de soufre.
Il devient consultant. Son truc ? Racheter pour le franc symbolique une entreprise en faillite. La « restructurer ». Et la revendre avec un copieux bénéfice. Terraillon, Look, La Vie Claire, Testut, Donnay… La réussite est insolente. Du coup, les médias se tournent vers lui qui n’attendait que ça : le patron de Wonder attire la lumière.
J’oubliais : idem les employés /chômeurs Wonder , la lumière éteinte.
Les employés/chômeurs Testut qui a fermé pleurent en silence.
Oui surprenante la version de JPC sur l'affaire dans l'affaire. J'ai été surprise que ces révèlations ne produissent pas plus récations dans la cité de Buridan...