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Photo du rédacteurTERRES DU NORD MATIN

AFFAIRES CAILLIAU-JANQUIN : DES CONDAMNATIONS "CLÉMENTES" POUR DES ÉLUS EXEMPLAIRES


Affaires Janquin-Cailliau: les deux hommes condamnés par le tribunal de Béthune pour détournement de fonds publics et négligence mais relaxés pour certains faits



B CAILLIAI ET S JANQUIN (Photo TdNM)

L’audience a eu lieu le 16 décembre.2021. Après plus de quatre ans de procédure, les deux anciens élus de Bruay-la-Buissière se présentent enfin devant la justice après de nombreux reports. Ce qui leur est reproché : entre 2011 et 2017, Serge Janquin est accusé d’avoir fait appel à un chauffeur du centre de gestion du Pas-de-Calais (CDG62) pour effectuer des allers-retours entre le Bruaysis et l’Assemblée nationale.

Dans un second temps, un autre employé du CDG62 aurait produit la maquette du journal communal de Labuissière, sur la période de janvier à juillet 2014. Bernard Cailliau, lui était entendu pour négligence. Élu maire délégué de Labuissière et président du CDG62 en 2014, ce dernier aurait dû être au courant des irrégularités.


DES ÉLUS EXEMPLAIRES


Dans le fond de son fauteuil roulant, Serge Janquin, 78 ans, l’ancien député-maire a tenté de s’expliquer face aux questions du président, Simon Gilot. « Cela faisait partie des us et coutumes de la vie politique. » Il se justifie en expliquant effectuer, lors de ces trajets, des tâches relevant de sa fonction de président du centre de gestion, fonction qu’il a également occupée.


Bernard Cailliau, quant à lui, s’est surtout prononcé sur la question de l’employé ayant participé à la production du journal trimestriel de Labuissière. « De ce que je sais, il faisait ça depuis 2009, une aide amicale », justifie Bernard Cailliau, mettant en avant le côté bénévole du travail réalisé. Il ajoute qu’il ignorait que ce dernier travaillait sur le journal pendant ses heures de travail, comme il l’a expliqué lors de son audition.


Dans ses réquisitions, le procureur Franck Janeczek souligne « des défaillances qui constituent des fautes pénales ». Il précise que les faits sont particulièrement graves, même si l’enrichissement personnel n’est pas une raison évoquée dans ce dossier et que le parcours politique des deux prévenus est « exemplaire ». Il requiert tout de même 18 mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 10 000 euros à l’encontre de Serge Janquin. Huit mois de prison avec sursis ainsi que 7 500 euros d’amende pour Bernard Cailliau. Une peine d’inéligibilité d’un an est également requise pour les deux hommes.


Du côté de la défense, les avocats des élus plaident tous deux la relaxe. Leurs deux plaidoiries reprennent un argument clé : une enquête à charge. Selon Me Xavier Brunet, avocat de Serge Janquin, l’enquête « a exclusivement servi à recueillir des éléments à charge », décrivant un commandant de police ayant pour but de « faire tomber des politiques ».. Me Pierre Delannoy, pour Bernard Caillau, ajoute que son client n’a été entendu qu’une fois. « J’ai toujours l’impression qu’il y a eu un parti pris épouvantable. »



DES PEINES CLÉMENTES


Jeudi 27 janvier, le tribunal de Béthune a rendu une peine moins lourde que celles proposées lors des réquisitions du procureur de la République.


Celui-ci a reconnu coupables les deux anciens élus de Labuissière pour avoir détourné des biens publics. À savoir l’usage d’employés du centre de gestion du Pas-de-Calais à des fins autres que leur mission principale. Ils ont été relaxés pour d’autres faits.


Dans sa délibération, le président du tribunal Simon Gilot condamne Serge Janquin à une peine de cinq mois de prison avec sursis. Il suivra les consignes du procureur en exigeant une amende de 10 000 euros ainsi qu’une peine d’un an d’inéligibilité. En revanche, il est relaxé pour la mise à disposition d’un employé pour la conception de la maquette du journal communal de Labuissière.

Quant à Bernard Cailliau, ce dernier est relaxé pour les déplacements de son prédécesseur vers Paris avec les biens du CDG62. Pour le reste, il est condamné à payer une amende de 4 000 euros et à un an d’inéligibilité. Il n’écope pas de peine de prison avec sursis comme exigé par le procureur en décembre.




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