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Photo du rédacteurTERRES DU NORD MATIN

Éric Ciotti élu président du parti Les Républicains


Le député de Nice, favori du scrutin, a remporté le vote électronique du congrès LR, lors d’un deuxième tour qui l’opposait au sénateur Bruno Retailleau.



Éric Ciotti élu président du parti Les Républicains




Les adhérents LR étaient une nouvelle fois appelés à voter les 10 et 11 décembre pour élire leur président. Le résultat du scrutin électronique, dévoilé peu après la fermeture des votes à 18 heures, consacre Éric Ciotti avec 53,7 % des voix. Après la démission de Christian Jacob, le député des Alpes-Maritimes se voit donc confier la lourde mission de donner une nouvelle orientation à son parti. Il remporte ce second tour face au sénateur Bruno Retailleau, qu'il avait déjà devancé lors du premier tour, dimanche 4 décembre.

C'est la présidente par intérim de LR Annie Genevard qui a annoncé le résultat de ce deuxième tour : 53,7 % des voix pour Ciotti, 46,3 % pour Retailleau. La participation a atteint 69,70 % au deuxième tour contre 72,67 % au premier, a précisé Annie Genevard lors d'un point presse au siège du parti.


«Je suis de droite, j'en suis fier »


« Grâce à toi, ce soir un espoir se lève pour que la France reste la France ! Tous ensemble, rassemblons la Droite et en route vers une nouvelle espérance », a réagi sur Twitter son porte-parole Eric Pauget. Les 91 110 adhérents de LR ont choisi la ligne portée par Eric Ciotti « de droite assumée », « refusant le politiquement correct », avec un ton très ferme sur la sécurité et l'immigration. « Je suis de droite, j'en suis fier et je ne m'en excuserai jamais », répétait-il encore jeudi lors d'une réunion publique à Paris. Pour infléchir son image très marquée à droite, ce spécialiste des questions migratoires avait aussi parlé d'économie, parlant de supprimer l'impôt sur les successions et les donations, et de baisser les impôts et les charges. Son grand argument de campagne a été Laurent Wauquiez, présent jeudi soir lors d'une réunion publique à Paris. Eric Ciotti promet de faire désigner rapidement le président de la région Auvergne-Rhône Alpes comme candidat à la présidentielle s'il est élu. Dans une tribune au Figaro vendredi soir, il promettait aussi d'instaurer « dès les premiers jours » de son mandat « un contre-gouvernement à l'égal du "shadow cabinet" britannique ».


Un clin d'œil à l'électorat d'Aurélien Pradié


En fin de campagne, le questeur de l'Assemblée a aussi abordé des thèmes sociétaux tels que violences conjugales, handicap et égalité hommes-femmes, dépeignant « une droite ouverte sur la société, sur la liberté, qui parle sur ces sujets ». Un clin d'oeil à Aurélien Pradié, arrivé troisième du premier tour mais qui détenait, avec 22 %, une des clés de l'élection. Celui-ci n'avait pas donné de consigne de vote mais exhorté les deux finalistes à prendre en compte la « droite populaire » qu'il a portée, dans un courrier interpellant Bruno Retailleau de façon voilée. Plusieurs de ses lieutenants se sont rangés dans l'entre-deux-tours derrière Eric Ciotti. Et vendredi, Christian Jacob et le patron des députés LR Olivier Marleix ont apporté leur soutien à Eric Ciotti, qui se prévaut aussi de celui du maire de Troyes François Baroin. Des soutiens raillés à l'extrême droite: « c'est le destin de LR de se soumettre au centrisme », a lancé le conseiller régional de Paca Philippe Vardon, ex-RN ayant rejoint Reconquête !.

Olivier Véran appelle LR à « retrouver une boussole idéologique »

Mais certains craignent une dérive du parti: « Les Républicains peuvent eux-mêmes devenir une force d'appoint de l'extrême droite, malheureusement », a affirmé dimanche matin sur Radio J Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a lui appelé Les Républicains « à retrouver une boussole idéologique parce que nous avons besoin de travailler avec la droite républicaine ». Cette victoire a pour Eric Ciotti un goût de revanche sur la primaire LR de 2021 lorsque, arrivé en tête au premier tour de la primaire, il avait dû s'incliner au deuxième face à Valérie Pécresse, payant un « tout sauf Ciotti » chez les électeurs inquiets de sa ligne droitière. Mais avec un écart relativement faible, la nécessité du rassemblement s'impose plus que jamais avec son adversaire Bruno Retailleau qui, très critique de Nicolas Sarkozy, promettait lui de « rendre le parti aux adhérents ». Le sénateur avait saisi le parti jeudi soir pour lui demander d'étudier des mesures visant à « renforcer la sécurité et donc la légitimité » du second tour, après la publication d'une enquête de Libération sur « de puissants systèmes clientélistes » lors des adhésions dans les Alpes-Maritimes.

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