La tradition, c'est ce qui ne change pas, ce qui reste quand tout évolue. Dans un monde où les choses changent peu, sinon lentement, la tradition pouvait donner le sentiment de nous enfermer dans le passé, et le progrès de se construire contre elle, en s'arrachant à elle.
Dans un monde marqué par un phénomène opposé, où le changement est permanent, où la fluidité, le mouvement, le désir renouvelé sont la règle, où tout semble de plus en plus liquide, la tradition est ce qui redonne du sens. Elle apparaît porteuse de valeurs profondes, et c'est le progrès qui devient "suspect".
Nos réactionnaires d'hier, deviennent malgré eux les "révolutionnaires", du moins ceux qui proposent une offre politique nouvelle. Le phénomème Zemmour en est quelques part une illustration
Il l'écrit lui même dans son dernier livre "La France n'a pas dit son dernier mot" lorsqu'il relate ses interventions à l'émission " On n'est pas couché": "Dans la forme comme le fond, je tenais un discours aux antipodes de ceux qu'avaient ressassés depuis des années les grands éditorialistes que j'avais écoutés et observés dès mon adolescence. Je défendaisl'ordre, le mérite, la hierarchie, l'excellence, l'assimilation.. mon discours eût été banal jusqu'aux années 1960; aprés le grand basculement des années 1970_1980, il était révolutionnaire. Révolutionnaire parce que réactionnaire."
"De la, la proposition qui germent dans l'esprit de nos nouveaux "révolutionnaires" de créer paradoxalement un grand mouvement "conservateur"
DROITE ET GAUCHE OPPOSENT LEUR VIDE À LA NOUVEAUTÉ
Dans ce contexte, alors que la précampagne est très engagée, Les Républicains paient lourdement leur évanescence. Leurs querelles de méthode de désignation du candidat ne suffisent pas à remplir le vide de leur projet politique. Et elles affichent au contraire très haut l’absence de leader. Aujourd’hui, la droite traditionnelle n’a rien à proposer à ses électeurs potentiels. C’est une incapacité qu’elle partage avec la gauche. Et cette impuissance partagée renforce leur malaise. Si la droite et la gauche sont si faibles aujourd’hui, c’est aussi qu’elles ne s’opposent plus l’une à l’autre, dans un schéma familier, mais à des forces politiques atypiques, nouvelles ou hors cadre. Comme l'explique dans son billet publié par la Voix du Nord Jean-Michel Bretonnier.
Hier Macron , aujourd'hui Zemmour. Les sondages viendont confirmer cett analyse.
Jea -Pierre CHRUSZEZ
J'apporte au débat cette chronique de JF Khan
Chronique de Jean-François Kahn dans le Point:
On ne change pas une stratégie qui perd
Dans une tribune, refusée par Le Monde et publiée par Le Point, je posais la question : « mais est-ce qu’ils sortent, est-ce qu’ils écoutent, est-ce qu’ils entendent ? ».
L’interpellation s’adressait aux intellectuels de gauche. On pourrait élargir et faire remarquer à la droite que, si elle avait lu et vraiment entendu Éric Zemmour, au lieu de s’enfermer dans le déni en occultant tout ce qui, dans les écrits du polémiste, allait radicalement à l’encontre de son propre discours, elle aurait peut-être évité la catastrophe qui lui pend, aujourd’hui, au nez.
À s’enfermer dans sa bulle,…
Bonjour . Une autre analyse : En fait , en plus du vide politique à droite comme à gauche , il y a un manque de confiance dans les hommes politiques , d'où l'abstention stratosphérique . La gauche traditionnelle explose en une multitude de chapelles, les écolos ne sont pas crédibles , ce n'est pas parce qu'ils ont gagné des grandes villes qu'ils sont crédibles dans la société française .La gauche intellectuelle est devenue Macroniste sans même s'en rendre compte , la droite traditionnelle Fillon est en 3 camps, 1/macroniste , 2/encore fidèle à LR et 3/ Zemmour . Les électeurs RN ont bien compris que M.Le Pen ne gagnera jamais .En fait, il y a un glissement d…
affrontement gauche droite peut être. Mais les professionnels de la politique savent s associer comme à l agglomération de Bethune-Bruay pour plumer les contribuables
Je partage totalement, Monsieur le docteur en sociologie !