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Législatives: succès timide pour l’union de la gauche


Alors qu’insoumis, écologistes et socialistes finalisent leur accord en vue des législatives, la projection exclusive Harris Interactive réalisé pour Challenges démontre pour l’instant l’effet limité d’une telle alliance. Au second tour, les candidats macronistes continuent de l’emporter face à leurs alternatives radicales. Rémi Clément, commente dans la revue, les résultats de cette projection.




Jean-Luc Mélenchon fera-t-il son entrée à Matignon le 19 juin? A un peu plus d’un mois du premier tour des législatives, notre projection exclusive Harris Interactive a de quoi sérieusement refroidir les ambitions du leader insoumis. Selon notre enquête, la gauche ne dépasserait pas les 100 députés même en cas d’union entre les insoumis, les écologistes, les socialistes et les communistes. Dans le détail, l’alliance de la gauche, labellisée "Nouvelle union populaire écologique et sociale", n’obtiendrait que 70 à 90 députés, très loin des 289 sièges nécessaires pour remporter la majorité absolue. Vendue par ses artisans comme un nouveau "Front populaire", l’initiative ne produit pas, pour l’instant, l’effet escompté. Et fait à peine mieux que le scénario d’une offre "désunie", où les différentes formations de gauche partiraient en ordre dispersé, qui accorderait 51 à 100 sièges de députés à la gauche. Maigre consolation, le regroupement des différentes forces de gauche devrait permettre à celles-ci d’être plus souvent présentes au second tour des législatives, en réunissant 33% des intentions de vote à l’échelle nationale, soit le même score que La République En Marche, et plus qu’une éventuelle alliance de l’extrême droite derrière le RN, Reconquête! et Debout la France (30%).

Cette désillusion s’explique principalement par le mode de scrutin uninominal à deux tours des élections législatives, qui favorise mécaniquement les candidats de la majorité face à leurs oppositions plus radicales, dans le cadre de la nouvelle tripartition de la vie politique LFI-LREM-RN. "Au second tour, les candidats macronistes bénéficient de leur positionnement politique plus centriste et fédèrent les électeurs qui ne veulent pas d’un député mélenchoniste ou lepéniste", indique Jean-Daniel Lévy, directeur général délégué d’Harris Interactive. A cet avantage concurrentiel, s’ajoute la très faible probabilité de triangulaires, qui auraient pu favoriser la gauche, à égalité avec LREM au premier tour de l’élection. Pour être présent au second tour de l’élection, un candidat doit figurer parmi les deux candidats en tête du premier ou réunir au moins 12,5% des inscrits sur son nom. Dans le cas d’une abstention de 50%, cela revient à réunir au moins 25% des électeurs pour le candidat arrivé en troisième position. Une gageure… En 2017, il n’y avait eu qu’une seule triangulaire avec une participation de 48%. Et cette année, à l’image de la présidentielle, la participation s’annonce encore moins importante.

Pour l’instant la recomposition politique à l’œuvre à gauche et l’état d’extrême faiblesse de la droite bénéficie principalement à la majorité, qui accentue encore son avance. Le groupe LREM gagne en moyenne 10 sièges par rapport à la semaine dernière avec 336 à 376 députés en cas d’alliance avec Les Républicains et 338 à 378 députés en cas d’offres séparées. Un résultat qui assurerait à Emmanuel Macron une majorité plus solide encore qu’en 2017, où LREM avait emporté 308 sièges et ses alliés du Modem 42 sièges. Seul le scénario d’une union des droites RN-Reconquête-DLF, pour l’instant peu probable, verrait un groupe parlementaire dépasser les 100 députés. Malgré la volonté prêtée aux Français d’imposer au chef de l’Etat une cohabitation, les institutions de la Ve République continuent d’imposer leur loi, en garantissant au président réélu une majorité pour conduire sa politique.

 


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