Les béthunois ont reçu récemment dans leur boites aux lettres un dépliant annonçant la résurrection de la défunte association "Béthune Notre Ville", enterrée précipitamment au cours d'un été pour d'obscures raisons, à l'odeur d'orange pour certains observateurs consciencieux.
Un document qui a le mérite d'illustrer à lui seul la langue de bois du premier magistrat, mais surtout ses choix idéologiques, hypocritement masqués derrière des truismes cache-sexes.
UNE ASSOCIATION INTERGÉNÉRATIONNELLE !
Une belle imbécilité comme dirait l'autre. Un truisme pour masquer une carence évidente en neurones. Encore que, et cela serait un progrès, les seniors seraient admis, ce qui n'était pas évident quand on connait leur maltraitance dans les EHPAD du Sivom du Béthunois (lire ici)
MULTICULTURELLE ET RASSEMBLEUSE
On ne veut pas faire un cours de philosophie primaire, mais visiblement, soit nous avons à faire à des incultes, soit à une odieuse manipulation. Car ces deux termes sont antagonistes.
En effet, Un des grands problèmes auxquels sont confrontées les sociétés modernes est la confrontation entre deux modèles : celui de la préservation de l’identité des racines et celui de la poussée des identités multiculturelles. L’éthique de la raison universelle nous oblige à trouver les justes proportions entre ces deux réalités.
D’emblée, évitons de céder au manichéisme. Ce n’est pas parce que l’on met en cause l’apologie du multiculturalisme sous sa version communautaire, que par opposition, on épouse forcément les thèses du retour au passé national, à l’unique et à l’homogène.
De même ce n’est pas parce que l’on dénonce l’extrémisme identitaire que l’on adhère à l’éloge du cosmopolite, du pluriel et de l’hétérogène. Le besoin de l’enracinement n’est pas antinomique avec la raison de l’universel. Accordons que le modèle républicain français d’intégration, quoi qu’on en pense, n’a pas eu trop de peine, en dépit de son rejet du modèle communautariste à maîtriser la montée identitaire de l’islam intégral. Enfin, admettons – la raison et l’éthique nous y invitent – que nous n’avons pas d’autre choix que de « faire avec les identités ».
L’identité et la diversité sont des processus, des dynamiques, il faut les prendre comme telles et non les fixer dans le marbre de l’idéologie. Soulignons ce point : toute lecture binaire et relativiste des oppositions entre les modèles aboutirait à une fracture qui serait préjudiciable pour le vivre ensemble. Il faut raison garder.
En résumé, le choix du multiculturalisme est un choix idéologique et il est structurellement diviseur et non rassembleur . C'est même une remise en cause du modèle républicain.
AU DESSUS DES PARTIS POLITIQUES
On atteint un tel degré dans la langue de bois, que l'on peut légitimement s'inquiéter sur la santé mental de l'auteur de cette affirmation. Un "apolitisme" à la sauce béthunoise qui endit long sur les convictions du bourgmestre béthunois...
Olivier Gacquerre est le président départemental de l'UDI et il fait de la politique. Certes sournoisement mais sans ambages. Nous n'insistons pas davantage devant la grossièreté de cette déclaration. On mesure la distance existante entre les propos énoncés et l'honnêteté intellectuelle.
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