Le Conseil national de l’ordre des médecins a porté plainte contre six médecins, dont Didier Raoult
- TERRES DU NORD MATIN
- 22 déc. 2020
- 4 min de lecture

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Le conseil national s’associe à l’action lancée en octobre dans les Bouches-du-Rhône contre Didier Raoult, visé notamment pour « charlatanisme ». Christian Perronne a, lui, été démis de ses fonctions de chef de service par l’AP-HP à la suite de déclarations polémiques.
Le conseil national de l’ordre des médecins a porté plainte début décembre contre six médecins, dont les professeurs Didier Raoult et Christian Perronne, à cause de propos jugés controversés sur l’épidémie de Covid-19, a-t-il fait savoir lundi 21 décembre au soir. Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le conseil de l’ordre (CNOM) a confirmé ces informations, révélées par l’agence de presse médicale APMnews, sans plus de précision.
L’instance a examiné début décembre une série de plaintes ou de signalements visant des médecins, pour des faits ou propos tenus publiquement à propos de la pandémie due au coronavirus. Elle a décidé de saisir les chambres disciplinaires de première instance de plaintes, ou de s’associer à une plainte en cours à l’égard de six médecins, détaille l’agence spécialisée.
Propos polémiques
Parmi les médecins visés figurent le professeur Didier Raoult, de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée, défenseur controversé de l’hydroxychloroquine, et l’infectiologue Christian Perronne.
Le conseil départemental de l’ordre des médecins des Bouches-du-Rhône avait saisi la chambre départementale disciplinaire de première instance le 12 octobre, pour des « manquements à la déontologie médicale telle que la définit le code de santé publique », expliquait alors Me Philippe Carlini, qui a diligenté l’action. Parmi ces entorses, l’accusation de « charlatanisme » : le recours à un « remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé ». Le CNOM a choisi de s’associer à cette action.
Le professeur Perronne démis de ses fonctions
Concernant le professeur Perronne, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait annoncé jeudi avoir mis fin à ses fonctions de chef de service, après qu’il eut notamment affirmé que les malades du Covid-19 représentaient une aubaine financière pour les médecins, et tenu des propos polémiques concernant l’hydroxychloroquine.
Le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches est la caution scientifique du documentaire « Hold-up » et un adepte des « théories alternatives ».
« Il y a un homme qui connaît bien les mesures à prendre en cas d’épidémie. Pendant vingt ans, il a géré ces situations de crise. » Cet homme auquel le narrateur du documentaire Hold-up tresse ainsi des lauriers, c’est Christian Perronne. Le chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine) est l’un des personnages principaux de ce film sorti le 11 novembre qui prétend dénoncer les « manipulations » cachées de l’épidémie de Covid-19.
Le visage grave, l’infectiologue y tient son rôle, celui de l’initié qui ose dénoncer les dérives du système. Les coupables sont, selon lui, à chercher du côté de l’industrie pharmaceutique, « première source de corruption », et de leurs complices, des pseudo-soignants aveuglés par leurs conflits d’intérêts.
Dès le mois de juin, il signait Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? (Albin Michel). Un réquisitoire en règle contre la gestion de la pandémie, qui lui a valu de nombreux passages sur les plateaux de télévision. Du gouvernement au conseil scientifique sur le Covid-19, pas un responsable scientifique ou politique n’échappe au jeu de massacre. À l’exception du directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille Didier Raoult, avec qui Christian Perronne partage l’inébranlable conviction que l’hydroxychloroquine est la panacée. Et ça marche : tiré au départ à 8 000 exemplaires, l’essai de l’infectiologue a été réimprimé pour atteindre un total de 103 000 copies.

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