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Le Conseil national de l’ordre des médecins a porté plainte contre six médecins, dont Didier Raoult






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Le conseil national s’associe à l’action lancée en octobre dans les Bouches-du-Rhône contre Didier Raoult, visé notamment pour « charlatanisme ». Christian Perronne a, lui, été démis de ses fonctions de chef de service par l’AP-HP à la suite de déclarations polémiques.

Le conseil national de l’ordre des médecins a porté plainte début décembre contre six médecins, dont les professeurs Didier Raoult et Christian Perronne, à cause de propos jugés controversés sur l’épidémie de Covid-19, a-t-il fait savoir lundi 21 décembre au soir. Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le conseil de l’ordre (CNOM) a confirmé ces informations, révélées par l’agence de presse médicale APMnews, sans plus de précision.

L’instance a examiné début décembre une série de plaintes ou de signalements visant des médecins, pour des faits ou propos tenus publiquement à propos de la pandémie due au coronavirus. Elle a décidé de saisir les chambres disciplinaires de première instance de plaintes, ou de s’associer à une plainte en cours à l’égard de six médecins, détaille l’agence spécialisée.


Propos polémiques


Parmi les médecins visés figurent le professeur Didier Raoult, de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée, défenseur controversé de l’hydroxychloroquine, et l’infectiologue Christian Perronne.


Le conseil départemental de l’ordre des médecins des Bouches-du-Rhône avait saisi la chambre départementale disciplinaire de première instance le 12 octobre, pour des « manquements à la déontologie médicale telle que la définit le code de santé publique », expliquait alors Me Philippe Carlini, qui a diligenté l’action. Parmi ces entorses, l’accusation de « charlatanisme » : le recours à un « remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé ». Le CNOM a choisi de s’associer à cette action.


Le professeur Perronne démis de ses fonctions


Concernant le professeur Perronne, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait annoncé jeudi avoir mis fin à ses fonctions de chef de service, après qu’il eut notamment affirmé que les malades du Covid-19 représentaient une aubaine financière pour les médecins, et tenu des propos polémiques concernant l’hydroxychloroquine.


Le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches est la caution scientifique du documentaire « Hold-up » et un adepte des « théories alternatives ».

« Il y a un homme qui connaît bien les mesures à prendre en cas d’épidémie. Pendant vingt ans, il a géré ces situations de crise. » Cet homme auquel le narrateur du documentaire Hold-up tresse ainsi des lauriers, c’est Christian Perronne. Le chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine) est l’un des personnages principaux de ce film sorti le 11 novembre qui prétend dénoncer les « manipulations » cachées de l’épidémie de Covid-19.


 

Le visage grave, l’infectiologue y tient son rôle, celui de l’initié qui ose dénoncer les dérives du système. Les coupables sont, selon lui, à chercher du côté de l’industrie pharmaceutique, « première source de corruption », et de leurs complices, des pseudo-soignants aveuglés par leurs conflits d’intérêts.

 

Dès le mois de juin, il signait Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? (Albin Michel). Un réquisitoire en règle contre la gestion de la pandémie, qui lui a valu de nombreux passages sur les ­plateaux de télévision. Du gouvernement au conseil scientifique sur le Covid-19, pas un responsable scientifique ou politique n’échappe au jeu de massacre. À l’exception du directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille Didier Raoult, avec qui Christian Perronne partage l’inébranlable conviction que l’hydroxychloroquine est la panacée. Et ça marche : tiré au départ à 8 000 exemplaires, l’essai de l’infectiologue a été réimprimé pour atteindre un total de 103 000 copies.

Le docteur Christian Perronne,

Bien avant la pandémie due au SARS-CoV-2, il s’est illustré par ses prises de position non conventionnelles au sujet de la maladie de Lyme. Selon lui, on constate depuis des années une explosion de cette infection à cause d’une prolifération de tiques modifiées par un chercheur en virologie nazi réfugié aux Etats-Unis. « L’armée américaine et les scientifiques sous sa coupe ont [donc] tout intérêt à cacher l’épidémie », assure-t-il au Journal du dimanche en 2016. Une croisade qui lui a attiré les moqueries de Didier Raoult, ce dernier dépeignant, dans une chronique pour Le Point également en 2016, Perronne en « confrère qui a pris une position de leader du Lyme, sans bagage scientifique spécifique dans ce domaine » et a « embrassé les théories alternatives ».


S’il rivalise de sarcasmes au sujet des « comités scientifiques coupés des réalités du terrain », Christian Perronne a lui-même un CV bien garni de telles expériences. Il a présidé jusqu’en 2016 la Commission maladies transmissibles du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) et eu des responsabilités dans des groupes de travail à l’agence du médicament (ANSM) et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Peut-on avoir un pied dedans, un pied dehors ? Une partie de ses pairs n’a en tout cas pas apprécié ses mises en cause du monde médical depuis le printemps. L’ordre des médecins, qui a été saisi au sujet de ses déclarations polémiques sur l’épidémie, doit examiner son dossier d’ici à la fin de l’année.


Les plaintes du CNOM visent également le professeur Henri Joyeux, cancérologue à la retraite, la docteure Nicole Delépine, ancienne oncologue pédiatrique à Garches, le docteur Nicolas Zeller, médecin généraliste, et le docteur Rezeau-Frantz, également généraliste.

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