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Photo du rédacteurTERRES DU NORD MATIN

la France est le pays le plus touché par les attentats islamistes


Jean-François Lecoeuvre

S’il y a pléthore de débats sur les chaînes d’information en continue il semble cependant difficile d’y voir clair tant on y entend tout et son contraire.

Parmi moult polémiques … Le Français a-t-il raison de se sentir en insécurité ?

Le sentiment d’insécurité, c’est de l’ordre du fantasme”

S’agissant des attentats terroristes et selon une étude internationale publiée en 2017, la France est le pays le plus touché par les attentats islamistes commis en Europe et en Amérique du Nord.

Depuis 2012 cette vague d’attentats, le dernier en date étant l’attaque au couteau commise en Avril dernier à Roman sur Isère, a causé la mort de 264 personnes.

En 2018 près de 30000 personnes étaient fichés « S », en majorité pour lien avec l’islamisme radical.

Sur le plan de la violence « ordinaire » force est de constater une perte totale de repères sociétaux.

Les principes démocratiques et valeurs morales, qui devraient présider à cet élément de langage politico-médiatique qu’est le soi-disant « vivre ensemble », semblent être volontairement ignorés sinon foulés aux pieds par nombre de nos « concitoyens ».

Que vous représentiez la nation tels les élus ou les forces de l’ordre, que vous participiez tels les enseignants à éduquer les générations nouvelles, que vous soigniez ou sauviez comme le corps médical ou les pompiers, vous êtes tous devenus les cibles privilégiées de ceux là qui, ne faisant preuve d’aucun civisme, placent leurs valeurs communautaristes avant celles de la République.

Il semble donc naturel que s’alarme le citoyen lambda, à fortiori celui là qui se voit interdire de librement circuler le soir de deal dans la cité, ou ceux présents sur le théâtre d'affrontements particulièrement violents entre les membres de la communauté tchétchène et des groupes de dealers le 12 Juin dernier à Dijon.

Quelques chiffres officiels pour corroborer cette inquiétude.

En 2017, selon l’enquête de l’INSEE Cadre de Vie et Sécurité, 579000 personnes âgées de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes de violences physiques (hors ménage et hors situations de vol ou tentative de vol) en France métropolitaine.

En 2019 selon les chiffres du ministère de l’Intérieur ont entre autres été commis :

970 homicides, 260500 coups et blessures volontaires sur personnes de plus de 15 ans, 86700 vols avec violence ( dont 7900 avec armes ), …

Cette même année 2019, 38519 plaintes pour violence sur personne dépositaire de l'autorité publique ont par ailleurs été enregistrées.

Toujours en 2019, selon le rapport d’information sénatorial n° 193 du 11 décembre 2019, le nombre d’agressions concernant le corps des sapeurs pompiers a plus que triplé (899 vs 2813) de 2008 à 2017.

Ces quelques chiffres ne tiennent évidemment pas compte des innombrables méfaits qui aurait pu faire l’objet de plaintes qui ne seront cependant jamais déposées, nombre de « victimes » ne désirant pas perdre de temps dans des démarches vouées par défaut, voire à dessin, à ne déboucher sur aucune procédure.

ENSAUVAGEMENT


Ainsi, parler « d’ensauvagement » de notre société ne relève simplement que de constats factuels et chiffrés mais le monde politique reconnaissant rarement son incurie une antépénultième lutte intestine s’est déclenchée cette semaine …

Au théâtre médiatique on joue « Place Vendôme vs Place Beauvau » !

Le Garde des Sceaux étant évidemment côté cour et Darmanin côté jardin.

Notre Ministre de l’Intérieur, étant comme tout élu adepte du présentiel de terrain et des verbiages inutiles, court son tour de France des zones de non-droit , spectacles « d’incivilités » pour y fustiger « l’ensauvagement » et ânonner des menaces sans lendemain, révélatrices de l’incapacité d’un pays qui se voudrait un gendarme du monde alors qu’il a perdu la main sur les banlieues de ses grandes villes.

Quant au Garde des Sceaux, par propension naturelle et vocation enclin à utiliser tous les travers, biais et contours du droit pour défendre l’indéfendable et justifier l’injustifiable, il nous fait un dénie de réalité.

Ainsi, comme Pangloss* affirmant que « les malheurs particuliers font le bien général, de sorte que plus il y a de malheurs particuliers plus tout est bien », « Acquitator » cherche à prouver à la cour, en l’occurrence nous tous qui nous interrogeons, que Darmanin de jardin est parano, que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » et que l’insécurité n’est que le produit de notre imaginaire collectif.

 

Au final ces bombements de torses et autres envolées de manchettes ne serviraient-t-ils une fois de plus qu’à masquer, pandémi

e oblige, l’impuissance de ces deux piliers institutionnels que sont la justice et le maintien de l’ordre dans la mesure où ils ne peuvent que la politique de leurs moyens.

 

LE PRIX DE LA PAIX SOCIALE

En effet selon L’USM (Union Syndicale des Magistrats) la France cumule un nombre de juges, de procureurs et de fonctionnaires très inférieur à la moyenne européenne et très inférieur à la moyenne des pays ayant les mêmes caractéristiques en termes de système judiciaire et d'économie. La part du PIB consacré à la justice est, elle aussi, inférieure à la moyenne européenne.

L’administration pénitentiaire dépendant de la place Vendôme et les prisons françaises étant surpeuplées, les peines prononcées inférieures à 3 ans ne sont pas forcément effectuées et la petite délinquance ne fait généralement l’objet que d’un rappel à la loi.


Grace à cette bienveillante inaction des pouvoirs publics on comprend dès lors mieux que le trafic de stupéfiants, entre autres « incivilités », puissent continuer à couler des jours heureux dans les banlieues.


Mais peut être est-t-il préférable pour les instances dirigeantes que perdure cette économie souterraine. Elle est pour eux la garante d’une certaine forme de « paix sociale » alors que sa disparition entraînerait, dans ces territoires perdus de la république, une situation beaucoup plus explosive, voire une atmosphère de guerre civile larvée, donc impossible à gérer dans l’état actuel de leurs moyens.

En guise d'action, pour sauver la face et amuser la galerie, l’exécutif vient de décider d’organiser des contrôles et verbaliser le client c’est à dire, comme les médecins de Molière qui ne connaissaient que la saignée, appliquer le seul remède qu’il sache quelque soit le problème … La taxe !

Stratégie un peu fumeuse mais beaucoup moins risquée, et qui fera toujours rentrer quelques sous dans les caisses de l’état.

En résumé l’on conçoit aisément, de la part de gouvernants qui affirmaient sans fondements il y a moins de six mois que le masque ne servait à rien, que le confinement était inapproprié et contre productif, qu'il serait aujourd'hui miraculeux de ne pas chercher à dissimuler la réalité, raisonner de manière pragmatique et agir en conséquence.

Alors de grâce Monsieur le Garde des Sceaux, tandis que vient de s’ouvrir le procès de la tuerie de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, n’enfoncer pas le clou, ne cherchez pas à nous faire avaler des couleuvres …

Epargnez nous un plaidoyer cherchant à nous persuader que le sentiment d’insécurité est de l’ordre du fantasme !

Au fait … une question !

Cinq ans pour instruire un procès ce ne serait pas révélateur d'un manque de moyens ?

Si jamais les terroristes augmentaient la cadence, les procès risqueraient d'être instruits par les générations futures … non ?

* Voltaire, « Candide ou l’optimisme »

Jean-François LECOEUVRE

Humoriste, essayiste polémiste, collaborateur du site

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