La Défenseure des droits a présenté, un rapport qui pointe une aggravation des inégalités en ces temps de crise sanitaire.
On en a pris conscience depuis le début de la crise sanitaire, mais ce n’est pas une raison pour ne pas le dire, encore et encore : en France comme ailleurs, ce sont les personnes les plus fragiles qui paient le tribut le plus élevé à l’épidémie de Covid-19 et à ses conséquences.
Claire Hédon, Défenseure des droits qui a pris l’an dernier la succession de Jacques Toubon, le souligne dans le rapport annuel de cette autorité indépendante qu’elle présentait pour la première fois hier : les douze mois de lutte contre le virus ont « aggravé les inégalités ».
Dans son souci de défendre, comme c’est le cœur de sa mission, les citoyens face à l’administration, l’ancienne présidente de l’ONG ATD-Quart monde pointe un recul des services publics, durement secoués dans leur fonctionnement : « Cet affaiblissement a contribué à accentuer le creusement des inégalités sociales, frappant d’abord les plus vulnérables, soulignant leur rôle essentiel dans la préservation de l’égalité. »
Les services publics, premier rempart de ceux qui souffrent, sont pressurés au long des années qui passent et des choix des gouvernements qui se succèdent.
C’est leur efficacité qui trinque, et par voie de conséquence le public qui en a le plus besoin. Le rapport pointe même une « déshumanisation » de l’administration : « La population est épuisée par cette crise, notre devoir c’est de rétablir les personnes dans leurs droits. »
La crise sanitaire doit pourtant rappeler à la société que c’est sa base qui souffre. Le président de la République l’a même dit plusieurs fois, et promis d’y être attentif. Manière d’éviter une double peine, en quelque sorte. La Défenseure des droits ne semble pas optimiste quant au devenir de ces promesses, pas plus qu’à la sauvegarde des libertés individuelles, touchées par les mesures sanitaires. Elle tente alors d’alerter, tant que c’est possible
PAR ÉRIC DUSSART VDN
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