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HABILLEMENT RÉPUBLICAIN, C'EST QUOI CE TRUC ?




Comme à l’habitude les plumes ont volés, ils ont beaucoup caqueté les habitués des «Cafés du Commerce» médiatique, en l’occurrence les plateaux de chaînes d’infos en continu, suite à la polémique déclenchée par la vice présidente de l’UNEF venue siéger en commission parlementaire revêtue du hijab.



C’est donc dans une ambiance de criée aux poissons que ce vociférant échantillon représentatif de notre "élite intellectuelle", ces "en tant que" qui "n'entendent que" ce qu'ils veulent bien entendre, ce sont égosillés à livrer leurs états d’âme.

Parmi ceux-ci il en est un qui interpelle, repris en cœur par nombre d'intervenants et entre autre évoqué par M. Gérard Miller…

«Ce qui est autorisée par la loi n’est pas interdit» …

Autrement dit ce que la loi n'interdit pas nous conférerait la liberté d'action ...

Au regard de l'évolution de notre société dans le cadre du "vivre ensemble", cette "omnipotence" d'un Droit garant de nos libertés est-elle souhaitable ?

L’une des premières choses que l’on apprend en droit est que toute loi édictée à son pendant qui permet, sinon de la contrecarrer, de la contourner … Que toute loi est rédigée de telle manière que l'un ou plusieurs de ses articles puisse lui faire dire une chose et en même temps son contraire.

"Prendre les choses au pied de la lettre" devient dès lors fort compliqué.


L'article 2 de la loi de 1905 sur la laïcité en est un exemple …

"La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ...

Pourront toutefois être inscrites aux dits budgets les dépenses relatives à des services d'aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons ... "

En clair, on ne finance rien … Mais on finance quand même.

Le législateur n’étant en effet pas fol, il s'est toujours ménagé des portes de sortie lui permettant de ne pas se trouver piégé à son propre jeu.

Il est donc de nos jours illégal de procéder à une violation de propriété, mais légal d’occuper une propriété qui n’est pas la votre, au sens du vulgaire «squatter», le véritable propriétaire devenant de facto le "hors la loi" et pouvant tomber sous le coup de celle-ci dès lors qu'il mettrait les pieds chez lui.

Il est illégal pour le vulgum pecus de ne pas payer ses impôts mais légal, pour un grand groupe ou un grand capitaine d'industrie, de frauder le fisc en installant son siège, ou sa résidence principale, dans un paradis fiscal.

Il est illégal pour le quidam lambda possédant un téléviseur de ne pas s'affranchir de sa redevance mais il est légal, pour le richissime nanti ou l’armateur, d’avoir yatch ou navires battant pavillons de complaisance.

Il est illégal pour le commun des consommateurs de ne pas rembourser ses emprunts, mais il est légal qu'en cas de faillite une banque s'exonère de rembourser les avoirs de ses clients, ceux ci étant alors pris en charge et garantis par l'Etat, au final par le contribuable, mais raboté quelques soient les avoirs initiaux à hauteur de 100000 €.

Ainsi affirmer péremptoirement, au nom de la liberté, que ce que la loi permet ne doit en rien déranger, c'est ignorer, volontairement ou involontairement, que ce qu'en première analyse cette loi ne permet pas peut au final être contourné et par conséquent permis.

Avec une telle interprétation de l'ensemble des lois, le Droit confine à un chaos quantique où tout est à la fois, et en même temps, noir et blanc, permis et interdit ...

Un univers schizophrénique où le droit peut justifier le "non droit".

Ceci étant il est important de préciser que malgré son utilisation possiblement floue le Droit apporte une réponse à un événement matériel, il est factuel…

Avant tout jugement il est en effet procédé à la qualification des faits.

La liberté à contrario relève à la fois du matériel, liberté d'agir sans contrainte, et de l'immatériel, liberté de penser.

Un lieu commun des plus connus exprime que "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres"…

Mais comment peut-on définir les limites de chacun ?

Si l'on pourrait admettre que la liberté de penser n'en a pas, car étant immatérielle, en est-il de même de la liberté d'action ?

Si l'on pense par exemple que la nudité n'est pas un péché, a-t-on pour autant la liberté d'aller nu là ou bon nous semble ?

En faisant un amalgame entre liberté de penser et liberté d'action, on prend le risque de générer au final des conflits matériels en opposant des courants de pensée, pourtant par essence immatériels.

Ne se référant qu'à la toute puissance du Droit, le libertaire fait le lit du liberticide.

L'article 28 de la loi de 1905 sur la laïcité en est de nouveau un exemple …

" Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions."

Si cet article interdit par exemple d'accrocher une croix sur le mur d'une salle de classe, il n'aborde en rien le sujet des tenues vestimentaires ou de ce que tout un chacun peut ostensiblement arborer.

L'interdit minimaliste visé par cet article laisse donc la porte grande ouverte à tous les débordements maximalistes.

Il ne faut pas s'étonner dès lors que les minorités agissantes s'engouffrent dans ces failles juridiques et puissent, "légalement" et systématiquement, œuvrer à détruire nos repères, nos valeurs, notre culture, notre histoire et au final imposer leurs dictatures.

Cependant notre histoire leur est parfois bien utile lorsqu'il s'agit pour ces minorités de se réfugier derrière ce leitmotiv : La France est le "Pays des droits de l'homme".

Il faudrait en l'occurrence ajouter le "Pays des droits de l'homme de non devoirs"



Mais il faut malheureusement reconnaitre que, là aussi, la perche leur a été tendue.

L'article 3 de la Déclaration des Droits de l'Homme est rédigé comme suit :

"Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation.

Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément."

Cela a le mérite d'être clair et logiquement interprétable.

L'article 5 déclare par contre :

"La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société.

Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas."

Bien que cet article ait été rédigé à l'époque révolutionnaire on y trouve déjà dans toute sa splendeur, sinon la stupidité du rédacteur qui s'est pris la plume dans le tapis, l'esprit retors du législateur.

S'il faut entendre "défendre" par "interdire", et non au sens de la "défense" juridiquement parlant, il est alors nécessaire de légiférer de nouveau pour définir et lister les "actions nuisibles", etc., etc. …

Cet article contient l'essence même des points de vue libertaires d'aujourd'hui.

 

Les débats sémantiques "ânant" plus finir de ces "théologiens du Droit" constitue bien évidemment du "pain béni" pour tous les communautaristes, racialistes, indigénistes, sexistes, féministes, machistes, séparatistes, amoralistes, nihilistes, …, et autres groupuscules d'illuminés nombriliques persuadés que tout humain devrait vivre dans le strict respect de leurs préceptes, dussent-ils pour cela ne pas hésiter à détruire sachant fort bien qu'ils n'auront, grâce au Droit sinon à Dieu, que peu de représailles juridiques à craindre.


 

Allons-nous, à l'instar des religieux byzantins le 29 mai 1453, rester occupés à discuter de la question du "sexe des anges" alors que les forces turques s'apprêtaient à entrer dans Constantinople ?...

Sur un plan plus cartésien et pragmatique il est fréquent d'entendre "qu'avant de chercher des réponses il faut commencer par se poser les bonnes questions"…

Il est vrai qu'il y aura de forte chance qu'une réponse soit fausse ou incomplète si la question est ambigüe ou biaisée.

La Déclaration des Droits de l'Homme, la loi de 1905 sur la Laïcité comme nombres d'autres lois ont été édictées pour apporter des réponses dans un contexte inhérent à ce qu'était la société de l'époque, mais qui n'a plus rien à voir avec le monde et la société d'aujourd'hui.


Peut-on apporter des solutions aux problèmes d'aujourd'hui avec les réponses d'hier ?... Voila qui semblerait être une bonne question !

Dans le monde de la science pour analyser et répondre précisément à une problématique on parle, comme dans les études sociétales, de modèle ou modélisation. Le vocable «contexte» étant lui remplacé par "domaine de définition".

Les lois ainsi définies ne sont valables que dans le domaine dont elles traitent. En dehors de celui ci elles n’apportent aucune réponse précise. Elles peuvent tout au plus être "en partie" valables dans des domaines voisins dans la mesure où ceux-ci interfèrent par endroit.

Toute évolution des connaissances, tout nouveau facteur, amène de surcroît à redéfinir, sinon invalider, ces lois.

Vouloir répondre aux questions sociétales d'aujourd'hui avec des lois séculaires, voire ancestrales, est aussi inapproprié que de vouloir résoudre un problème de mécanique Quantique avec les lois de la mécaniques Newtonienne.

Par analogie, si l'on veut aujourd'hui apporter des réponses à nos questions de société il faut redéfinir et adapter autant que nécessaire les lois aux évolutions du contexte…

Raisonner par rapport à des valeurs communes, des interférences culturelles ou civilisationnelles, si tant est qu'il en existe, et rejeter toute volonté d’introduire sans limite de nouveaux "droits", d’imposer de gré ou de force des valeurs ou dogmes que nous ne pouvons logiquement ou éthiquement concevoir, encore moins partager.

Le concept d'une société où les lois permettraient à tout individus de faire ce qu'il veut, quand il veut, où il veut est, sinon une utopie absurde, une désastreuse politique à seule visée électoraliste.

Fidèle à la philosophie de Vespasien ses adeptes considèrent probablement que si "l'argent n'a pas d'odeur", les voix n'en ont pas d'avantage.

Quoi qu'il en soit notre Ministre de l'Education, Jean Michel Blanquer, vient d'apporter, non pas sa pierre à l'édifice, mais une problématique supplémentaire pour ajouter au chaos existant …


 

"On vient à l'école habillé d'une façon républicaine …"

 

Nos "onanistes intellectuels" n'ont pas fini de se masturber l'esprit !

En attendant qu'ils en aient exprimé leurs "substantifique moelle" peut être nous amuserons nous demain à la vue d'un Palais Bourbon transformé en bal masqué…

Selon les inclinaisons de chacun s'y côtoieront, entre autres travestis, des élus portant kesa, hijab, kipa, turbans, bonnet phrygien, …, voire calimbé pour les défenseurs de la forêt

amazonienne ou alors apparaissant dans le plus simple appareil s'agissant des adeptes du naturisme.


Jean-François LECOEUVRE HUMORISTE (ALIAS JEFF) ESSAYISTE ET COLLABORATEUR DU SITE







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