Chronique de l'ancienne diaspora ukrainienne publiée dans la Parole ukrainienne et qui devient très actuelle, hélas... (Photo TdNM)
Fable : les rats et les hermines…
« La raison du fortest toujours la meilleure ?Celle des Russes du nordte mènera au malheur. » Ivan de la Fontenko.
Venus de leur pays où régnaient la misère,la toundra, le servage et l’hiver,des rats venus du nord franchirent la frontièred’un pays mieux loti en climat et bonnes terres.En ce pays, les hermines étaient reines.Nous sommes, disaient-elles, de l’Ukraine,le climat est plus doux et la vie plus sereine,de pitié recevons l’étranger,le choyons, nos greniers sont de blé.Mais les rats pleins de rusedéclarèrent : « Nous sommes russes.Rats, hermines, sommes cousins,de l’Ukraine réclamons notre part.Votre père sera notre tsar ! »Bien élevées, les hermines leur firent place.Les rats s’établirent. Bien nourris de croûtons,de maïs, de mélasse et fougasse,ils installèrent pour le pirecolonies et crottons.Des ratons y naquirent, en forte abondance,réclamèrent les terres par le droit de naissance.Il fallait les nourrir et parler leur dialecte,oublier l’ukrainien, devenir des bêtes -accepter le servage et finir en moujiks.Sommes-nous donc amnésiques ?Dirent les hermines ukrainiennes.Depuis quand sur nos plainesdevons-nous être esclaves ?Avons-nous oubliéque nous fûmes des braves ?Rats russes, partez, c’est fini,retournez en Moscovie !L’occupant rétorqua : kak ? nikakda, nikak !Les hermines cosaquescombattirent, peine perdue.Les ratons bien repusavaient pris le dessus.Les hermines… à la diète,au régime des Soviets !On fouilla leurs terriers,tout fut pris, tout volé,les réserves de grainet les croûtes de pain. Arriva la famine,s’en fut fait des hermines.Sur les tombes des plainesla Russie prit l’Ukraine ?Mais c’était oublier les furets galiciens,anciennement autrichiens, mais surtout ukrainiens,pas du tout russophiles,encore moins ratonphiles.Patriotes à tout vails avaient pour roiun félin : Bandera.Bande de rats ?Nous sommes donc des frères,la Russie sera vôtre, Sibérie - votre mère,donnez-nous votre terre !dirent les rats moscovites fidèlement communistes.Les furets combattirentaux maquis des Carpates,coups de griffes, coups de pattes,ils cognèrent si fortqu’au fin fond de l’empireon en parle encore !La morale de l’histoireest pour toi un devoir :N’oublie pas de sourireà tous les étrangers,souviens-toi que le pirec’est d’être colonisé.Bienveillante la frontièrequi protège ta terre.Ton foyer, ton terrieront besoin d’une armée.Si rappliquent encoreles primates du nord,les moujiks, les moscals,n’oublie pas, chère hermine :sois furet, sois féline,souviens-toi des famines,des charniers - tout ce mal, déterre ton fusil et prépare tes balles !
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