Eric Piolle renvoyé devant la justice pour des soupçons de favoritisme
Dernière mise à jour : 8 déc. 2021
La justice suspecte Grenoble d’avoir attribué, sans mise en concurrence, un marché public à une association pour l’organisation d’une fête populaire. Le maire EELV de la ville comparaîtra le 1er mars 2022 devant le tribunal correctionnel de Valence.
Eric Piolle, le 30 juin à Paris. (MARTIN BUREAU/AFP)
Le maire EELV (Europe Ecologie-les Verts) de Grenoble, Eric Piolle, comparaîtra le 1er mars 2022 devant le tribunal correctionnel de Valence pour des soupçons de favoritisme dans l’attribution d’un marché public, a indiqué mardi à la presse la ville de Grenoble. L’édile écologiste sera jugé devant la juridiction drômoise aux côtés de «plusieurs anciens agents territoriaux» de la ville pour des «faits supposés d’octroi d’avantages injustifiés», précise la ville dans un communiqué. Une chose est sûre : arrivé quatrième à la primaire écologiste, cette affaire ne plombera pas sa campagne présidentielle.
La justice suspecte la municipalité d’avoir attribué, sans mise en concurrence, un marché public à une association pour l’organisation d’une fête populaire qui se tient chaque année depuis 2014 sur l’une des principales artères de la ville. La mairie estime de son côté qu’il s’agissait dans ce cas précis d’un marché public à procédure adaptée (MAPA) pour une prestation artistique ne nécessitant pas de mise en concurrence.
Dans son rapport de mai 2018, la Chambre régionale des comptes estimait que "les règles de publicité et de mise en concurrence n'ont pas été respectées, les conditions dérogatoires prévues par le code des marchés publics n'étant pas satisfaites"
La municipalité écologiste avait fait l'objet en 2018 d'un signalement de la Chambre régionale des comptes, qui avait conclu à "plusieurs irrégularités importantes" dans la passation de marchés publics pour l'organisation de la "Fête des Tuiles", un rassemblement populaire organisé chaque année par la ville depuis l'élection du maire Europe Ecologie Les Verts en 2014.
Ce qu'on reproche à la municipalité : n'avoir fait aucune publicité ou mise en concurrence dans l'attribution de ces deux marchés publics de 123 000 et 128 000 euros. A noter que l'organisation qui a raflé la mise est proche de la Ville, selon France Bleu
Deux femmes avaient déposé plainte
Alors que l'affaire semblait patiner, deux Grenobloises, proches de l'ancien ministre Alain Carignon (LR), le principal opposant à Eric Piolle à Grenoble, avaient déposé plainte avec constitution de partie civile en septembre 2019. La plainte avait été jugée irrecevable en janvier 2020, par le procureur de Grenoble Eric Vaillant, pour des raisons de procédure. Les deux plaignantes "n'ont pas obtenu l'autorisation du Tribunal administratif requise pour agir en justice et défendre les intérêts de la commune" avait-il précisé au micro de France 3.
Dans la presse, Eric Piolle avait expliqué qu'il avait respecté la procédure et s'estimait victime d'un règlement de compte politique.
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