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Photo du rédacteurTERRES DU NORD MATIN

Dans sa dernière vidéo, L214 dénonce le sort des agneaux de la filière Roquefort

L’association de protection animale réclame la fermeture d’un abattoir près de Rodez, où sont envoyés des agneaux issus de la filière Roquefort

Des agneaux qui boitent, toussent ou agonisent dans un élevage… D’autres mal ou pas étourdis sur le tapis roulant maculé de sang d’un abattoir… La dernière vidéo de l’association L214 publiée ce mercredi a pour cadre l’Aveyron, fief du Roquefort. Le fameux fromage, qui bénéficie d’une appellation d’origine depuis 1925, est fabriqué avec du lait de brebis.

« Pour produire ce lait, il faut faire naître des agneaux, quasiment un million par an, observe Sébastien Arsac, porte-parole de l’association de défense des animaux. C’est l’angle mort de la filière. » Car selon L214, seuls 25 % des agneaux – des femelles – sont conservés pour renouveler le cheptel, alors que les autres sont envoyés vers des élevages intensifs et promis à l’abattoir.


Des images tournées en janvier et février


Via des « lanceurs d’alerte », l’association a récupéré des images, tournées en janvier et février, de la SARL Grimal à Rullac-Saint-Cirq (Aveyron) « où 120.000 agneaux par an sont engraissés », et de l’entreprise Arcadie Sud-Ouest à Sainte-Radegonde, en banlieue de Rodez. C’est à cet abattoir que L214 réserve ses traits les plus acérés, en annonçant un dépôt de plainte pour « sévices graves » :


« Les agneaux sont égorgés à vif [abattage rituel] ou, théoriquement, étourdis avant d’être saignés. L’étourdissement se fait par électrocution, mais les mauvaises pratiques et les cadences infernales entraînent la saignée et l’accrochage d’agneaux encore totalement conscients. »

L’association produit un document des services vétérinaires de l’Aveyron datant d’avril 2016, qui faisait déjà état de « non-conformités majeures » au sein de l’établissement. « Nous demandons la fermeture immédiate de cet abattoir », assène Sébastien Arsac. Une pétition en ce sens est aussi lancée.

Le porte-parole de L214 s’adresse aussi à la filière roquefort. « Il y a pire que la production du lait de brebis, qui sont plutôt élevées de manière extensive », reconnaît-il, tout en demandant que le sort des agneaux ne soit plus « passé sous silence dans le cahier des charges ».


« Nous avons un cahier des charges AOP dans le périmètre qui nous concerne », réplique Jérôme Faramond, président de la Confédération générale de roquefort, qui se dit « blessé » à titre personnel par les affirmations de l’association, alors que le secteur traverse une période difficile, amplifiée par la crise du Covid-19.


« Le marché de l’agneau existe »


« Dans ce cahier, le bien-être animal existe, avec le pâturage, le respect des places en bergerie et l’autonomie alimentaire de nos brebis, reprend l’éleveur de Réquista (Aveyron). Nous vendons des agneaux sevrés, en âge d’être séparés de leur mère. Le marché de l’agneau existe et c’est à la filière viande de répondre [aux accusations], on ne va pas aller vérifier leur travail ! »

Egalement sollicité par 20 Minutes, l’abattoir Arcadie Sud-Ouest n’avait pas répondu à leurs questions mardi en début de soirée. Par ailleurs, L214 a annoncé avoir introduit un recours en responsabilité contre l’Etat pour « manquement à sa mission de contrôle de l’application de la réglementation ». Contactés eux aussi par 20 Minutes, les services vétérinaires de l’Aveyron les ont aiguillés vers la préfecture du département. Cette dernière a indiqué ce mardi en fin d’après-midi que cette « demande presse [avait] été transmise au cabinet du ministre de l’Agriculture ».

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