La gestion des déchets et l’économie circulaire sont deux grandes tendances de la transition des villes d’aujourd’hui vers des modèles de ville durable. Un créneau sur lequel se structure de nombreuses innovations, en particulier grâce au support du numérique, afin de nous emmener vers une gestion intelligente de nos poubelles.
LES POUBELLES SMART CITY À BÉTHUNE (Photo TdNmatin)
En France, chaque ménage est responsable d’environ 580kg de déchets chaque année. La majorité de ces déchets est récupérée par les équipes municipales (ou intercommunales. C'est le cas à Béthune où l'agglo Béthune-Bruay assure cette compétence) et envoyée en centre de tri ou dans des filières de valorisation énergétique, de compost ou de réemploi. Malheureusement, une grande part des déchets est encore aujourd’hui incinérée ou enfouie.
BÉTHUNE UNE POUBELLE À CIEL OUVERT
Par ailleurs, même avec des consignes de tri simplifiées et une conscience écologique en hausse chez les ménages, de nombreux déchets échappent encore à nos poubelles et terminent leur vie dans la nature, les forêts et les cours d’eau. Sans compter d’autres externalités à améliorer en ce qui concerne notre manière de gérer les déchets : présence insuffisante de poubelles dans les espaces publics, manque d’information sur la gestion des déchets, optimisation du ramassage et du fonctionnement des bennes à ordures, localisation des centres de tri et de recyclage, etc.
Il apparaît ainsi essentiel, lorsqu’on aborde les grands enjeux de la ville de demain, de se pencher sur les exemples de gestion intelligente des poubelles dans les zones urbaines car de nombreuses initiatives nous permettent d’améliorer considérablement cette activité.
LES POINTS D'APPORTS VOLONTAIRES, OU LA SMART CITY A LA SAUCE GACQUERRE
Rien à voir évidemment avec le ridicule projet d'apport volontaire des déchets ménagers initié par le maire Olivier Gacquerre et ses hideux containers. Un projet rapidement abandonné sous nous coups de buttoirs mais qui s'est traduit par le gaspillage de plusieurs millions d'euros d'argent public)
Des assistants connectés pour améliorer le tri à la source ?
Ça n’est pas un secret, le meilleur déchet est évidemment celui qu’on ne produit pas. D’où l’émergence de pratiques comme la vente en vrac, le réemploi ou encore l’upcycling (1). Des initiatives qui nous permettent d’ailleurs d’entrevoir la possibilité de villes sans poubelles.
D’un autre côté, pour les ménages et les entreprises, les consignes de tri ne sont pas toujours simples à comprendre. C’était l’un des objectifs de la loi antigaspillage pour une économie circulaire de Brune POIRSON, adoptée en début d’année par le parlement.
Et pour plus d’efficacité, des services "d’aide à la décision” en matière de gestion des déchets émergent petit à petit. En Gironde, c’est par exemple le cas de Trizzy, un chatbot (2) qui accompagne les collectivités. Il permet de discuter avec les habitants en leur demandant le déchet qu’ils souhaitent jeter, afin de les guider dans leur démarche, les orienter vers les bons centres ou leur donner de bonnes pratiques en matière de tri et recyclage. Un concept actuellement testé par des villes comme Poitiers et Angoulême.
C’est aussi cette idée qui anime des startups comme Urbyn, et sa plateforme de gestion des déchets à destination des entreprises pour optimiser les flux de déchets professionnels. Ou encore la création de véritables poubelles connectées, à l’image du modèle R3D3 proposé par la startup française green creative. Une poubelle qui reconnaît automatiquement les emballages de boissons pour les trier en fonction de leur composition.
Le grand boom des poubelles connectées
La célèbre invention d’Eugène POUBELLE entre en effet dans une phase 2.0 ces derniers temps. Le numérique, mais surtout le développement de l’IoT avec ses capteurs et moteurs d’analyses de données permettent désormais d’améliorer le tri et la collecte des déchets en fournissant des services et indicateurs pertinents.
La ville de Copenhague teste depuis quelques années un système de poubelles connectées. Ce système alerte en temps-réel les équipes municipales du taux de remplissage des containers à ordures afin de pouvoir effectuer un ramassage plus précis et plus efficace.
À Rennes, c’est ce que propose depuis 2017 la startup Heyliot, qui permet de mesurer la hauteur de remplissage des conteneurs à déchets grâce à un laser. Les données sont ensuite transmises vers une plateforme qui affiche précisément l’emplacement de chaque contenant et son niveau de remplissage.
Mais l’ère des poubelles connectées ne se limite pas à ce seul avantage. Car les données récupérées sont aussi utiles pour mieux comprendre les usages et les flux dans la ville, afin de comprendre, par exemple, les zones où les poubelles sont les plus utilisées, celles qui restent le plus souvent vides, la fréquence moyenne de remplissage, les jours les plus actifs, etc.
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