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BÉTHUNE : RÉNOVATION DU BEFFROI, UNE OCCASION RATÉE DE FÊTER LES LIBERTÉS COMMUNALES ET LA LAÏCITÉ


Les beffrois font partie du paysage du nord de la France et de la Belgique. Hautes tours isolées ou adossées à l’hôtel de ville, elles symbolisent les libertés autrefois accordées à la cité par son suzerain.


LE BEFFROI SYMBOLE DE LA LAÎCITÉ



les « communia » sont œuvres du diable


Au Moyen-Âge, un suzerain, seigneur ou roi, peut accorder des libertés communales à une cité qui profite dès lors d’une certaine indépendance tout en restant vassale. La notion de commune reste cependant assez imprécise car les privilèges accordés pouvaient présenter de grandes différences d’une ville à l’autre. Chaque ville a en effet sa propre organisation et les décisions sont prises soit par une assemblée représentant les différents classes sociales soit par quelques familles issues de la noblesse locale. C’est au 11ème siècle que les villes amorcent ce tournant qui va les conduire vers une plus grande indépendance. Tout ne s’est pas fait sans heurt et si la plupart de temps cette évolution se fait naturellement, parfois, elle débouche sur une véritable lutte pour le pouvoir.


C’est notamment le cas lorsque le clergé souhaite conserver son autorité et s’oppose parfois avec violence à l’aristocratie et à la bourgeoisie.


Les premières villes françaises qui bénéficient de cette indépendance communale sont situées dans le sud du pays. Arles, Carcassonne ou encore Nîmes acquièrent leur autonomie tout en douceur dès le début du 11ème siècle. Il s’agit plus d’officialiser une situation déjà en place que d’une véritable révolution. Dans le nord, la situation est différente car ce sont les guildes, des associations regroupant des personnes exerçant la même profession, jouissant des mêmes droits et obéissant aux mêmes règles, qui sont à l’origine de la prise d’indépendance des villes. Les membres de ces guildes, principalement des commerçants, avaient déjà pour habitude de se réunir et de former une véritable coalition contre leur seigneur quand il fallait protéger leurs intérêts. C’est ainsi qu’ils ont obtenu de nouveaux droits de leur suzerain, par la diplomatie, par la menace voire la violence et même en les achetant. Face aux exigences des guildes, les seigneurs abandonnent progressivement une partie de leurs droits féodaux et une charte est établie afin de mettre par écrit les termes de ce contrat. Cette charte permet de fixer les droits et les devoirs de chacun notamment en ce qui concerne la justice et les impôts. En réalité, bon nombre de seigneurs au bord de la ruine abandonnent volontiers ces droits en échange d’une somme d’argent qui vient bien à propos renflouer leurs caisses.

Une fois de plus, ce sont les membres du clergé, abbés ou archevêques, qui sont les plus récalcitrants car ils ne veulent pas renoncer à leurs privilèges en faveur des « manants qui veulent faire les seigneurs, des femmes qui se disputent, un troupeau de porcs qui grognent… » (Prêche de l’archevêque Étienne de Tournai).

Pour l’Église, les « communia » sont œuvres du diable « accablant les nobles et usurpant les droits d’Église, détruisant la liberté ecclésiastique ». En conséquence, les villes qui ont le statut d’évêchés ou d’archevêchés deviennent le théâtre d’émeutes parfois meurtrières avant de pouvoir à leur tour s’émanciper.

Parallèlement, les classes sociales défavorisées qui ne bénéficient pas réellement de ce mouvement communal se soulèvent contre les guildes provoquant ainsi une instabilité qui menait parfois à l’intervention des seigneurs et à la perte -temporaire- des privilèges nouvellement acquis.

Les beffrois, symboles de liberté

Malgré ces heurts, les communes libres sont de plus en plus nombreuses et dans le nord de la France ainsi qu’en Belgique, elles reçoivent l’autorisation de construire des beffrois, symboles de leur nouvelle indépendance. Étymologiquement, le mot beffroi serait issu du vocable « bergfridu » en vieux francique, langue d’origine des Francs saliens . Il signifie littéralement « sauver la paix ». Le beffroi peut-être comparé au campanile italien dont le plus célèbre est certainement la Tour penchée de Pise.

A l’heure actuelle, le beffroi désigne la tour en pierres ou briques isolée ou intégrée à l’hôtel de ville. Cependant, à l’origine, le terme fait référence à la structure de bois qui se trouve derrière les murs. En effet, le beffroi est conçu pour abriter des cloches. Or, de simples murs ne peuvent pas supporter leurs vibrations et il est donc indispensable de les isoler avec du bois qui va absorber le son et empêcher la tour de se fissurer. Cette structure est traditionnellement bâtie en chêne selon un plan en croix. Elle repose sur des petits éléments saillants appelés « corbeaux » situés à la base de la tour mais ne touche pas les murs. En effet, le mouvement de balancier des cloches est tel qu’il fait bouger l’ensemble du beffroi et il faut donc garder une distance suffisante entre le bois et la pierre pour ne pas endommager le mur.

Les fonctions des beffrois

Les cloches du beffroi rythment donc la vie et le travail des habitants de la ville. Elles marquent les heures de la journée alors que les cloches des églises sonnent aux huit heures canoniales pour appeler les fidèles à la prière : les Matines (minuit), les Laudes (aurore), le Prime (lever du soleil ou 6hr), la Tierce (9hr), la Sexte (midi), la None (15hr), les Vêpres (le soir avant le coucher du soleil) et les Complies (le coucher).

Cette différence entre les heures sonnées par le beffroi et celles sonnées dans les églises montre bien la rupture entre le « divin » et le « profane ».


Les cloches du beffroi étaient également actionnées pour convoquer les habitants ou pour donner l’alerte en cas de danger (incendie, invasion, … ). Des vigiles postés au sommet de la tour faisaient alors le guet. Ils habitaient généralement dans un petit logement situé dans le beffroi.

Enfin, c’est dans le beffroi que sont conservés les archives, les chartes et parfois les trésors de la ville. Il pouvait également accueillir les réunions des échevins qui étaient autrefois des magistrats chargés de faire régner l’ordre et de rendre la justice seigneuriale. Certains beffrois ont également servi de prison.

A partir du 14ème siècle, les beffrois sont dotés d’une horloge dont le cadran situé sur une ou plusieurs façades de la tour permettait aux citoyens de voir l’heure à tout moment sans devoir attendre les sonneries des cloches.


UNE OCCASION DE RATÉE DE FÊTER LES LIBERTÉS COMMUNALES ET LA LAÎCITÉ


Le beffroi de Bethune date du 14ème siècle. Tour isolée depuis l’incendie de la Halle aux draps en 1664, elle trône sur la Grand-Place de la ville et sa silhouette caractéristique est devenue le symbole de toute la région puisqu’elle avait été reprise sur le logo de l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais qui a aujourd’hui fusionné avec la Picardie pour donner naissance aux Hauts-de-France.


le dragon protecteur

De même le dragon guetteur qui le surplombe était devenu le symbole de la ville de Béthune, que certains adeptes de la "cancel" culture veulent aujourd'hui déboulonnr des candélabres, et demain du Beffroi ?



 


ON EST BIEN LOIN DES CRIS D'ORFRAIE POUSSÉS PAR LA MAJORITÉ MUNICIPALE QUAND UN FORAIN AVAIT BOUGÉ CETTE STÈLE

Les fêtes communales béthunoise pour fêter sa rénovation, d'ailleurs réussie, cherchent plus à redorer le blazon d'une majorité (par défaut) qui montrent de plus en plus les limites de son ambition, que de saisir l'opportunité de faire, en cette période de montée des communautarismes et des fanatismes religieux, un peu de pédagogie et de retrouver nos valeurs républicaines menacées


 

Pouvait-il en être autrement ? Une majorité qui fait du superficiel et du folklore la colonne vertébrale de sa politique... spectacle

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