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BÉTHUNE : DES TOILETTES PUBLIQUES PROPRES ET OUVERTES, ÇA URGE !

Dernière mise à jour : 13 févr. 2021


Des sans-abris aux touristes en passant par les personnes atteintes de maladies chroniques, des centaines de milliers d’usagers poussent chaque année les portes des toilettes publiques dans nos villes. Pourtant les collectivités locales sont très inégalement dotées et ont encore du mal à prendre le sujet au sérieux.


TOILETTES SÈCHES DU JARDIN PUBLIC. PROPRETÉ ?

Où trouver des toilettes quand le monde se claquemure ? Les confinements successifs sont venus rappeler ce que tous les sans-abri ne savent que trop bien : dans nos métropoles, exercer « son droit à l’assainissement » – son petit nom juridique – n’est jamais acquis. En avril dernier, en pleine première vague de Covid-19, les services l’Etat ont ainsi obligé le groupe JC Decaux à rouvrir plusieurs sanisettes publique dans les villes de Lyon, Toulouse ou Marseille.

Motif : leur fermeture, décidée en urgence face à la pandémie, portait « une atteinte manifeste à la salubrité publique et à la santé des personnes sans domicile fixe ». Le géant du mobilier urbain a dû rouvrir une dizaine de lieux dans chaque agglomération.

Une petite affaire ? Pas si sûr. Traité souvent avec légèreté, ignorance ou mépris, le problème ne se pose pas seulement pour les personnes à la rue, loin de là. « La question des toilettes publiques est prise à la rigolade, alors qu’elle peut concerner tout le monde, le chauffeur de taxi, le touriste, les personnes âgées, les enfants… », estime Julien Damon, sociologue professeur associé à Sciences Po, qui travaille sur le « droit de pisser » depuis vingt ans.


Légalement, l’installation de toilettes peut être obligatoire pour les entreprises et certains établissements recevant du public (gymnases, salles de spectacles…). Mais rien n’oblige les collectivités à s’équiper. En 2016 une proposition de loi a bien tenté d’imposer l’installation de toilettes publiques gratuites dans les villes de plus de 3 500 habitants, mais le texte a finalement été enterré au Sénat, pour qui la mesure allait créer une charge financière trop lourde pour les petites communes.

Résultat : chaque commune agit comme bon lui semble sur ce sujet. Les territoires sont très inégalement dotés, comme l’a montré une étude menée en 2017 par l’Agence d’urbanisme de Lille qui avait comparé le niveau d’équipement à Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Strasbourg et Lille. Selon cette étude, le nombre de toilettes par habitant peut ainsi varier de un à six d’une ville à l’autre.


Petits sanitaires, maxi budget

Car les toilettes publiques coûtent cher. Selon les villes, les sanitaires peuvent être gérés en régie par les communes, ou bien délégués à des entreprises privées. Souvent, les villes mixent les deux. En France, le marché est trusté par la société JC Decaux, dont les célèbres sanisettes automatiques ont révolutionné le secteur dans les années 1980. Aujourd’hui encore, l’entreprise bénéficie d’une position dominante, même si l’entreprise doit faire face à des concurrents européens. Ces dernières années, les marchés de Bordeaux et de Nice ont ainsi été attribués à la société espagnole Primur.


BETHUNE: TOILETTES FEMME J JAURES EN PANNE !

Longtemps payantes, ces installations sont presque toutes devenues gratuites dans le sillage de Paris à partir de 2006. Désormais, en l’absence de publicité installés sur les sanisettes pour amortir les équipements, les collectivités en assurent donc l’intégralité du coût.


A Lille, les six sanisettes coûtent à la ville 140 000 euros par an, soit un loyer de 2000 euros par mois et par sanitaire. A Toulouse, la mairie dépense près de 1,5 million d’euros par an pour ses 67 toilettes, gérés intégralement par JC Decaux. A Lyon, en 2018 les 162 édifices de la ville (dont 46 gérés par JC Decaux) coûtaient près de 2 millions d’euros par an. De quoi faire hésiter les maires, qui doivent composer avec des enveloppes serrées.


Vers des toilettes “open bar” ?

Pour améliorer l’offre des communes, il serait pourtant nécessaire d’instaurer des quotas clairs. Pour les logements sociaux, on définit clairement un minimum à atteindre par territoire. On devrait faire pareil avec les toilettes. Mais pour ne pas exploser les dépenses, d’autres pistes peuvent aussi être envisagées.

L’offre de toilettes dans une ville ne se limite pas à celle de la collectivité. Il serait donc possible d’ouvrir plus largement au public les toilettes des bars ou des commerces, aujourd’hui inaccessible sans paiement, en échange d’une indemnisation des propriétaires.



En Allemagne l’initiative « Nette toilette » (« toilettes sympas, agréables ») permet aux commerçants qui jouent le jeu de percevoir entre 600 et 1000 euros par an.

En France, des initiatives similaires existent, comme celle portée par l’association La Cloche, centrée sur l’aide aux sans-abri, ou les “cafés citoyens au quotidien” dans la Métropole de Nantes, un label qui regroupe 18 bars acceptant de laisser les passants utiliser leurs lieux d’aisance gratuitement.



Mauvaise réputation

Pour améliorer leur politique de santé, les communes devraient aussi mieux étudier la localisation de leurs sanitaires,. « Il est aberrant de placer une sanisette sur une place publique. Du fait du tabou qui entoure les toilettes, il faut privilégier des lieux plus abrités des regards" selon l’urbaniste Chantal Deckmyn.

BÉTHUNE :Pas de papier et une propreté qui laisse à désirer

Mettre l’accent sur la propreté et le bon entretien des « édicules » est une autre manière de renforcer ce service public. Sur ce terrain, les sanitaires publics souffrent d’une réputation catastrophique.

Dans l’imaginaire collectif, les sanitaires publics ont été les lieux des « mauvaises rencontres », celles des marginaux ou des drogués, rappellent les historiens spécialistes du sujet pour expliquer la persistance d’une méfiance des usagers. D’autant que les toilettes publiques n’échappent pas aux possibles dégradations

Le nettoyage doit être irréprochable, mais il existe encore des préjugés historiques alors que les toilettes publiques n’ont plus grand-chose à voir avec ce qu’ils étaient il y a quarante ans. Aujourd’hui ce sont des équipements bourrés de technologies.


 

"Il y a aussi une part d'incivilité des usagers, qui n'explique pas néanmoins le laisser-aller dans leurs entretiens à Béthune. "


 

Comme celui de l'entretien des "canisettes" pour chiens. C'est dans l'ADN de la majorité municipale vous souffleront les magistrats de la Chambre Régionale des Comptes, pointant du doigt le mauvais suivi, aux lourdes conséquences financières, des délégations de services publics de la ville



Les femmes désavantagées




Connectées, numériques, robotisées, les sanisettes modernes souffriraient peut-être justement d’une forme de déshumanisation,. Alors pourquoi pas une réhabilitation des « dames ou des monsieurs pipi », injustement chassés de la plupart des lieux d’aisance. Les toilettes publiques sont en quelque sorte le premier lieu de santé, minimal certes, mais à préserver tout de même. Une présence humaine peut avoir un rôle de sentinelle, ou même d’apaisement des conflits. C’est aussi un outil de sûreté publique et de diminution des incivilités »


Cette présence humaine pourrait aussi avoir un effet rassurant pour les femmes utilisant ces équipements, plus méfiantes à leur encontre, comme le montrent les sondages disponibles. De fait, les toilettes publiques sont encore souvent calquées sur les usages masculins. « Ce n’est pas un scoop, les femmes passent en moyenne plus de temps que les hommes aux toilettes : parce qu’elles doivent se dévêtir pour s’asseoir, mais aussi parce que ce sont souvent elles qui s’occupent d’y emmener les enfants par exemple.


Donc si vous consacrez le même nombre de mètres carrés aux hommes et aux femmes, vous avantagez les hommes Sur ce point, JC Decaux indique vouloir installer d’avantage d’urinoirs extérieurs pour libérer de la place pour les femmes. Pour que l’inclusion ne s’arrête pas aux portes du petit coin.


LES TOILETTES PUBLIQUES DANS LA CITÉE DE BURIDAN


GARE D'EAU, DES TOILETTES ESTHÉTIQUES MAIS QUE ESTHÉTIQUES : POUR L'AFFICAHE. ÉTERNELLEMENT FERMÉES MALGRÉ LA FORTE FRÉQUENTATION !



Comme le soulignait en 2014 la Voix du Nord :"Depuis le démontage des sanisettes Decaux, voilà plus de dix ans, dans plusieurs quartiers de la ville, il n’y avait plus de toilettes publiques. Ce qui incitait parfois les Béthunois et les visiteurs à pousser la porte des cafés pour trouver des WC. Le manque est en train d’être réparé. En partie en fait, car un seul cabinet sera à disposition du public avant la fin du mois, un vœu du maire réalisé in extremis avant la fin de son mandat !"

BETHUNE : TOILETTES HOMMES J JAURES

De même pour le fin due son second mandat, le maire a installé des toilettes "sèches", au jardin public et à la gare d'eau.




Notre enquête a été réalisée en s'appuyant sur l'important dossier réalisé, sur ce sujet, par Médiacité.

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