Toutes les opérations militaires effectuées hors de chez elles par "les grandes puissances", au XXème siècle et au XXIème siècle, finissent par des échecs sans conquête ou de ralliement des esprits des populations. Les invasions soviétiques de la Hongrie, de la Tchécoslovaquie, de l'Afghanistan et aujourd'hui de l'Ukraine, le démontrent. Les interventions des États-Unis d'Amérique au Vietnam, en Irak, en Afghanistan à leur tour, illustrent la même règle. L'enlisement de l'opération Barkhane, après le succès fulgurant de l'opération Serval, montre qu'on est à la merci d'un retournement des opinions locales.Il faut admirer les succès de l'action de Vladimir Poutine ! Il voulait réduire l'influence de l'OTAN, il a réussi à ressusciter une organisation dite par Macron "en état de mort cérébral", et lui a redonné toute sa vigueur. Tous les États voisins, qui restaient neutres ou incrédules, tels la Finlande, la Suède, la Moldavie, etc, veulent rejoindre l'OTAN ou l'Union Européenne, ou les deux.Il craignait l'émergence d'une Europe fragmentée, voici qu'il a réussi à l'unir contre lui. En prime, il ruine l'influence diplomatique et l'économie de son pays, qui a tout misé sur la modernisation inachevée de ses armées, mais avec un PIB équivalent à celui du seul Portugal.Il proclame que la nation ukrainienne n'existe pas et que l'Ukraine est un État artificiel qu'il faut supprimer pour le réunir à la Russie. Il s'est trompé, la nation ukrainienne prouve qu'elle existe, et à supposer qu'elle n'existait pas, il a réussi à la créer en l'agressant ! Cette nation a réussi à mobiliser toute sa population contre lui, et à lui résister durablement (nous sommes au onzième jour d'une guerre de conquête qui devait se faire en trois ou quatre...) en lui infligeant des pertes sanglantes, et à manifester les graves carences de son armée : les troupes russes parties avec trois jours de vivres sont immobilisées par manque de logistique, de vivres, de carburant, de motivation, et arrêtées par un pont détruit, en n'ayant pas emmené de moyens lourds de franchissement, ce qui, sur un théâtre d'opérations en centre-Europe, est une absurdité et une preuve d'incompétence.
Les soldats communiquent en clair par des talkies-walkies du commerce, écoutés par l'ennemi. Ces carences devraient valoir à Valéri Guerassimov, chef d'état-major, et à Sergueï Choïgou, ministre des armées, d'être révoqués pour leurs insuffisances.
Le fait qu'ils ne le soient pas encore démontre qu'ils ont un poids interne suffisant pour que Poutine, n'affronte pas sa haute hiérarchie militaire, dont il a besoin pour assurer son pouvoir. Si les armées russes réussissent à s'emparer du territoire ukrainien, elles devront faire face à une résistance et une guerre de partisans qui pourra durer des années.Bienvenue en Ukrainistan !
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