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Photo du rédacteurTERRES DU NORD MATIN

ANDRÉ FLAJOLET MAIRE DE SAINT VENANT: LA TENTATION D'UN PROGRÈS RÉGRÉSIF

Dernière mise à jour : 14 oct. 2022



Nous définirons le progrès dans l’accès à la connaissance au service de la production de biens nécessaires pour l’humanité et la régression serait définie comme une détérioration de notre relation au monde et de la nature, Face à la sécheresse et à la pénurie d’eau qui affecte des régions entières, signe évident mais non solitaire du dérèglement climatique ,un vrai concours Lépine des fausses bonnes solutions veut répondre à l’angoisse face de l’insuffisance structurelle de la ressource.

"Espérons que le monde politique, saura proposer autre chose que des slogans et des boucs émissaires car c’est vraiment l’affaire de tous."


À l’excès de chaleur, à la canicule le monde économique répond besoin de confort par la climatisation : celle des grands magasins, portes ouvertes pour accueillir de rares chalands, ou des visiteurs en quête de fraîcheur produite à grands coups de consommation d’une énergie pour partie polluante, celle des futurs spectateurs du mondial au Qatar arrivés en jet privé pour passer une soirée VIP dans un stade climatisé, etc….

A la sécheresse qui voit des sources taries, des rivières en assecs et des prairies desséchées ,certains imaginent des transferts d’eau à partir de quelques rivières encore en suffisance, d’autres proposent des bassines pour confisquer l’eau des rivières et modifier ainsi le rapport terre/mer, d’autres encore rêvent de faire des réserves pour les canons à neige pour le prochain hiver, d’autres enfin réclament des usines de dessalement des eaux de mer pour se garantir des possibilités d’irrigation.

Tous ces projets sont techniquement possibles, tous sont des régressions dans la crise climatique que nous subissons. Les temps que nous vivons interrogent sur la relation de l’humanité à la terre sur les conditions acceptables de la production des biens,sur les principes mêmes de la consommation et du commerce des produits: est-il entendable d’en appeler à la nécessaire frugalité au retour d’une session de jet ski ? est-il crédible d’annoncer la fin de l’abondance quand tant de gens manquent du nécessaire ? Est-il acceptable de laisser faire une telle spéculation sur des produits de première nécessité ?

Ces temps sont une chance si nous savons redéfinir nos rapports économiques et humains dans le respect de l’Autre et du monde comme terre nourricière, si nous réapprenons à apprécier le nécessaire et l’essentiel si nous donnons à l’environnement le temps de se régénérer et non à l’épuiser. Par contre faire la course au progrès régressif pour satisfaire des besoins inutiles, ignorer les avertissements d’une nature qui n’en peut plus et se trouve exsangue de nos excès, c’est se mettre au bord d’un abîme, c’est rester indifférent devant la non réparation de la valeur détruite comme l’Angleterre et ses eaux usées et, face au dit abime, faire un grand pas en avant.

Source: Page Facebook d'André Flajolet

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