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AGGLO BÉTHUNE-BRUAY : MENACÉE PAR LE CANCER DU NÉOLIBÉRALISME..

Dernière mise à jour : 10 déc. 2020





Les masquent tombent, sans surprise pour les Béthunois, le président de l'agglo se dévoile tel qu'il est, un politicien professionnel sans vision et sans ambition, pratiquant une gestion fondée sur une idéologie néoliberale archaïque !



La préparation du budget 2021 de la communauté d'agglomération de Béthune-Bruay nous révèle les soubassements idéologiques des orientations de son président. Sans surprise, une vision de l'agglomération comme un guichet clientéliste de distribution de subventions, une conception néolibérale archaïque du rôle des services publics et la pratique un management politicien nauséabond. Nous allons vers une traditionnelle gouvernance typique d'une droite archaïque.



UNE ARCHAÏQUE CONCEPTION IDÉOLOGIQUE NÉOLIBERALE DES SERVICES PUBLICS


Nous pensons que le système économique devrait améliorer la vie des personnes et l’environnement. Or, la pensée économique dominante – que l’on appelle néolibéralisme – fait passer la convoitise et les intérêts privés avant les gens et la planète.

Les Amis de la Terre International




Cette conception remonte en Grande Bretagne à l'ère Margaret Thatcher, et a fait son entrée dans l'hexagone vers les années 1980. Pour fin simple sa perception de la gestion des services publics repose sur le postulat qu'il faut les gérer comme une entreprise en flux tendus, qu'ils doivent être rentables, on parle de variables d'ajustement, notamment pour les charges de personnels. Le tout emballé dans le papier doré de "la culture du résultat".



Traités en vieux vestiges d’un monde dont il faudrait tourner la page, les services publics sont constamment dénoncés comme des archaïsmes grippés qu’il serait temps d’abandonner au secteur privé supposé meilleur gestionnaire. Preuve de la force de ce discours, ce dernier est désormais très partagé dans les milieux populaires alors même que la disparition du service public serait particulièrement préjudiciable à ces milieux.


 

"Dans les années 90, certains partisans d’Alain Madelin proposaient de privatiser les rues de Paris pour s’assurer de leur propreté et de leur sécurité... "


 

PRIVATISATIONS DES SERVICES PUBLICS



Cette conception néolibérale qui réduit les services publics à une "prestation" destinée à des citoyen consommateurs, sans aucune mission républicaine de réduction des inégalités et d'égalité des chances, conduit mécaniquement à vouloir les privatiser par externalisation leur gestion, dans le cadre des délégations de services publics.

Les acteurs économiques privés, dans le cadre d'une économie de marché, sont dans cette vision idéologique du siècle passé, garants d'une bonne gestion !




La municipalité béthunoise en a donné l'exemple avec le golf béthunois en asphyxiant financièrement sa gestion municipale..., et déjà dans les couloirs bien informés de l'agglo circulent les projets de "privatisation" du service des eaux et de l'assainissement, voire du ramassage des ordures ménagères, au nom pudique de la cohérence. Dans certaines communes ces services sont déjà gérés par des sociétés privées?

De même la volonté du SIVOM du Béthunois, c'est un secret de polichinelle , de privatiser la gestion des EHPAD et autres maisons de retraite, ce qui est déjà le cas du SIVOM du Bruaysis...


LA CHARITÉ PLUTOT QUE LA SOLIDARITÉ


Aider son prochain est toujours un acte louable, mais la philanthropie répond sans le dire à une certaine forme de satisfaction personnelle. Et puis la relation est verticale, du haut (le donateur) vers le bas (le pauvre). En République, cette aide se veut horizontale, égalitaire et procède d’une logique circulaire. Circulaire parce que celui qui a reçu redonnera (par le système des impôts) en fonction de sa situation matérielle, circulaire aussi parce qu’aux yeux d’un républicain conséquent, la société étant conçue comme un "corps", laisser souffrir un membre c’est livrer le corps tout entier à l’agonie.

LA CHARITÉ CHRÉTIENNE

Les républicains progressistes s’opposent en effet à individualiste qui pense la société comme un agrégat d’individus atomisés. À leurs yeux , nous ne sommes pas une "société de poussières", nous sommes des "êtres sociaux", c’est-à-dire, des êtres interdépendants dont l’essence exige de vivre avec les autres pour nous permettre de nous accomplir. Prenons l'exemple de l'entre aide sociale. Sous l’Ancien Régime en France, et cela existe encore aujourd’hui aux États-Unis, l’aide relève souvent de la charité et de la philanthropie. Dans un État social bien compris, République, solidarité et services publics doivent être synonymes


Cette solidarité, et les services publics qui la construisent, sont rejetés par l'idéologie néolibérale qui privilégie le don, au nom de la réduction des impôts qui financent les services publics. Nous en avons une illustration avec l'opération, louable en soi de réduction de la fracture numérique, entreprises par le CCAS de la ville de Béthune. Ci-dessous la déclaration, très explicite, à la presse du maire-président de l'agglo :


 

« Avec le Covid, on a eu des dépenses supplémentaires incroyables, on a fait des efforts sur un certain nombre de recettes et on ne veut pas augmenter les impôts, ceux qui avaient envie de faire un don peuvent le faire pour la ville, afin d’aider les gens à être équipés. »


 

Le covid a bon dos, il sert même d'enfumage idéologique pour le néolibéral premier magistrat de la ville de Béthune.

Un monde sans service public est un monde en proie à la plus grande des violences sociales. Sans eux, la France, à genoux devant l’épidémie, aurait pu basculer dans un malheur bien plus grand encore que celui qui s’est abattu sur nous.

On ne réduit pas les inégalités ou la misère pae la charité, ou la loi de l'offre et de la demande.



UN PSEUDO PRAGMATISME COMME CACHE-SEXE DE L'ABSENCE DE PROJET


Pas de projet de territoire ? C'est aussi un héritage, rend à César ce qui appartient à César. C'est pourtant une obligation...

Sans doute la démarche sera lancée, largement participative surtout pour la ribambelle de bureaux d'études qui seront sollicités, pour produire, malheureusement, comme pour beaucoup d'autres comnunautés d'agglomération, un ambitieux programme de bonne volonté sans intérêt.

Place donc au pragmatisme glorifié à chaque séance ou chaque conférence de presse. Un pragmatisme résigné pour mieux conformer le territoire aux standards de l’utilitarisme contemporain.

Un monde de comptabilité, où règnent les petits comptables, bien réglée, dans lequel les salariés sont une « variable d’ajustement », l’éducation un service, la culture une industrie de masse, les savoir-faire artisanaux des archaïsmes et la planète un vaste espace neutre dont il faut réguler les circuits de consommation et de production.


 

L’incapacité à penser un avenir pour ce territoire parce que ces pragmatiques ne se situent plus que dans le présent, dans l’immédiateté d’un utilitarisme à courte vue, et surtout leur propre réélection !



 

La meilleure défense de toutes les communes c'est un projet de territoire, amplement partagé et fondé sur les valeurs républicaines. Pas un territoire abandonné idéologiquement à un développement laissé au bon vouloir de la loi du marché.


UNE GOUVERNANCE POLITICIENNE POLLUÉE PAR LE CLIENTELISME


Le président de l'agglo veut faire des économies, pour quoi pas. Sur le train de vie de l'exécutif et les réunions dans de luxueux restaurants (lire ici). Sur ses frais de bouche ? Etc. Nous sommes totalement d'accord.

Non, sur le fonctionnement certains équipements existants comme le Parc des électriciens à Bruay et Loisinord à Noeux les Mines. Ou abandonner le Centre Régional des Arts Martiaux dont l'utilité sociale n'est plus à démontrer et financé par d'importantes subventions?


 

"Personne n'est dupe, c'est un médiocre règlement de comptes politicien envers les communes qui n'ont pas soutenu sa candidature à la présidence de l'agglo..."


 

Le président, sans projet de territoire, a pour seul projet de réduire l'agglo à un guichet clientéliste de distribution de subventions, et veut accentuer la tutelle de l'agglo sur les communes, sous prétexte d'un soit-disant développement de la mutualisation. Dont un bureau d'études aussi compétent que complaisant fournira le mode d'emploi.


Il tisse sa toile d'araignée sur le territoire avec la complicité hypocrite d'élus, qui sous couvert d'une "pseudo défense" (contre qui d'ailleurs ?) d'une catégorie de communes, (rurales par exemple ), ferment les yeux pour une assiette de lentilles...

Il y a même une petite odeur de vassalité méprisante dans cette relation clientéliste comme en témoigne cette déclaration à la presse sur les relations du président avec le maire RN de Bruay-la-Buissière:

« Il ne m’attaque pas, il est correct avec moi, je le suis avec lui et j’ai sa liste de courses à chaque fois que l’on se voit. »

La communauté d'agglomération n'est pas un SIVOM, qui est une structure de coopération intercommunale de services où les communes, représentées par des délégués désignés par les conseils municipaux, mutualisent les moyens pour "acheter" des services de qualité au moindre coût. La communauté d'agglomération est une structure de coopération intercommunale de projet. Ses conseillers sont élus au suffrage universel direct, ils ne représentent pas leurs communes mais le territoire (ceux qui disent défendre soi-disant une catégorie particulière de communes, montrent qu'ils n'ont rien compris...). La communauté d'agglo prélève l'impôt et élabore un projet de territoire, colonne vertébrale de son développement.

Visiblement la révolution culturelle pour faire prendre conscience du rôle de l'agglo ne viendra pas de son président !



LES SERVICES PUBLICS LOCAUX SONT EN DANGER !


Les services publics sont par définition les adversaires du néolibéralisme. Ce dernier, on le sait, demande à l’État, aux collectivités territoriales, d’être au service du marché. Il exige de la puissance publique qu’elle mette en place les conditions optimales à la réalisation du jeu de l’offre et de la demande.



De par son origine, le service public échappe à cette exigence. Il se soustrait à la loi du marché. À l’école, à l’hôpital, dans l’aide à l’emploi, dans le soutien aux plus malheureux, il ne saurait être question selon la philosophie républicaine "d’offre et de demande". Car il s’agit de services !


Pour cette doctrine économique libérale la valeur étalon est l’argument comptable, et les services publics locaux ont logiquement été attaqués pour leur "coût". Mais leur évaluation sur le critère de la rentabilité est un non-sens.

Comprenons-nous bien : critiquer et dire que les services publics doivent à nouveau échapper à la logique marchande ne signifie pas qu’il ne faut pas avoir une gestion sérieuse des services publics et qu’on doit n’avoir aucun souci des comptes publics.


Localement les services publics sont d'autant plus menacés que le président avance masqué et affichant comme nombre d'élus néolibéraux un "apolitisme idéologique" de bon aloi !

Depuis plusieurs 2014, nous avions le sentiment amer à Béthune que nous étions en train d’assister à une mise à mort des services publics, mais que cette mort se faisait sans bruit. Et que, nous tous, recouverts de ce silence nous ne parvenions à questionner ni la sentence ni les donneurs.


Pourtant si on y pense ne serait-ce qu’une seconde, l’idée d’une ville, voire d’un territoire, sans service public est effrayante. D’une part, parce que les services publics soutiennent la vie de tous les citoyens au quotidien (éducation, santé, sécurité, aides sociales, emplois, culture, sports). D’autre part, parce qu’en construisant un cadre commun tangible, ils inscrivent en nous le sens du social, sa substance, ce qui justifie pourquoi nous vivons en société.


 

"C'est pourquoi, nous voulons créer un électrochoc pour provoquer une réaction collective avant qu’il ne soit trop tard."

 

Alors, mesdames et messieurs les conseillers communautaires progressistes, ressaisissez-vous. Lors du vote du budget 2021 de l'agglo Béthune-Bruay, refuser sa soumission à une idéologie archaïque masquée. Prenez garde le président déniera en vous faisant un discours "bateau" sur les "biens communs" (eau, air, espace), en faisant son numéro habituel de castagnettes pour vous expliquer qu'ils soient insusceptibles d’appropriation privée.

Le ver est déjà dans la pomme, et on vous aura prévenu.



 

Si vous êtes républicains et attachés aux services publics locaux, ne vendez pas votre âme pour une assiette de lentilles


 

JPC


2 Comments


Buridan
Dec 05, 2020

Enfin ! Une analyse même si elle sent le technocrate de l E N À ,qui pose concrètement les enjeux locaux. Toutes les contre vertes produites par des élus sans grande envergure à la poubelle

biensur que la gestion des collectivités n est pas apolitique et le président actuel est un tricheur. C est un politicien de droite qui a les dents longues et qui avance masque. Qui a su acheter quelques élus de gauché pour un plateau de lentille


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Bethune justice
Bethune justice
Dec 04, 2020

Que de vérité. À distribuer à tous les conseillers communautaires. Excellent !

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